La famille de Shaïna, tuée à Creil (Oise) fin 2019, souhaite une "peine exemplaire" pour le meurtrier présumé, toujours en détention provisoire. Par la voix du grand-frère de Shaïna, la famille a souhaité se confier à France 3 Hauts-de-France. Elle reste inconsolable un an et demi après le drame.
Le meurtre de Shaïna, âgée seulement de 15 ans, avait bouleversé Creil, dans l'Oise, en octobre 2019. Le corps sans vie de la jeune fille avait été retrouvé le 28 octobre, deux jours après sa disparition, partiellement brûlé dans un cabanon des jardins familiaux de Creil. Interpellé le 31 octobre, un adolescent de 17 ans a été placé en détention provisoire en vue de son jugement. Il avait eu une brève relation avec Shaïna, sans que la famille ne l'ai rencontré.
Un an et demi après les faits, l'enquête se poursuit. La famille de Shaïna, dans l'attente du procès du principal suspect, tente de faire son deuil. Par la voix de Yasin, le grand-frère de Shaïna, elle a contacté France 3 Hauts-de-France pour que le sort qu'a connu sa sœur ne soit pas oublié.
- Qu'est-ce qui vous pousse aujourd'hui, à reparler de votre sœur Shaïna et de ce qu'elle a subi ?
Yasin : "Cela fait un an et demi que le drame s'est produit. Depuis, il y a eu des affaires médiatiques comme celle d'Alisha" (une fille de 14 ans noyée dans la Seine par des camarades de classe à Argenteuil dans le Val-d'Oise le 8 mars 2021, NDLR). "Ce n'est pas la même histoire bien sûr, mais ce sont des cas similaires. Un an et demi plus tard, on est toujours là, on attend. On a confiance en la justice, mais on attend que le présumé coupable soit puni d'une peine exemplaire. Le deuil de Shaïna ne pourra se faire que lorsqu'il sera condamné, lorsque tout sera terminé. Elle était jeune, elle avait 15 ans. Elle avait la vie devant elle."
- Quelle personne était votre sœur ?
Yasin : "C'était une fille qui avait la joie de vivre, elle avait tout le temps le sourire. Elle était entrée au lycée, travaillait très bien. Elle voulait s'inscrire au code de la route, passer son permis et réussir dans la vie. On était très souvent ensemble, on avait des projets communs, ma sœur, moi, ma mère et mon père. Avec Shaïna, c'est un peu de nous tous qui a disparu. On est fragilisés depuis le drame, nous sommes vides à l'intérieur. Comme on dit souvent, ce sont toujours les meilleurs d'entre nous qui partent en premier."
- Vous vous sentez soutenus ?
Yasin : "On se soutient avec la famille proche. Depuis qu'on a crée notre association Justice pour Shaïna/plus jamais ça, on a de temps en temps des gens qui nous appellent, prennent de nos nouvelles. Grâce à la page Facebook Justice pour Shaïna, on reçoit des messages, c'est très réconfortant. Et le procureur fait un travail formidable."
- À vous entendre, vous paraissez plutôt optimiste.
Yasin : "Oui, nous sommes confiants. Après un an et demi, il est toujours en détention provisoire, ça veut dire qu'on a des preuves concordantes contre lui, qu'il y a de fortes chances que ce soit lui l'auteur. On veut vraiment une peine à la hauteur du crime. Comprenez-nous : il ne faut pas avoir de cœur pour tuer une personne, mais c'est encore plus terrible d'en venir à brûler son corps. Nous ne pouvons plus voir Shaïna : d'elle, nous n'avons récupéré qu'un reste de dépouille dans un vulgaire sac blanc. Lui, il peut voir sa mère chaque jour. Nous attendons maintenant son procès."