Encadrement des manifestations, affrontements avec les lycéens, patrouilles et sécurisation des marchés de Noël : les gendarmes et les policiers sont à bout de souffle.
Depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre sont mises à rude épreuve partout en France. Aux manifestations des gilets jaunes s'ajoutent la vigilance contre les attentats, les marchés et animations de Noël à sécuriser, et à Beauvais récemment les affrontements avec les lycéens.
Julien Soir, délégué départemental du syndicat de police Alliance, parle d'un "désamour de la population" pour cette profession. "En 2015, c'était "j'ai embrassé un flic", aujourd'hui, c'est "j'ai dézingué un flic"", déplore-t-il. "On a un collègue à Beauvais qui a été pris à parti par 25 personnes sur les manifestations !"
Surcharge de travail
Avec des moyens réduits, qui ne permettent pas toujours de bien s'équiper pour se protéger (jambières, casques...), les policiers prennent parfois des risques pour leur santé. Sans compter une faible rémunération (1450 euros bruts en début de carrière), de nombreuses heures supplémentaires, et l'absence de treizième mois.
Même constat chez les gendarmes : la surcharge de travail commence à peser lourd. "On demande aux élus d'annuler leurs feux d'artifice. On peut convenablement sécuriser les marchés de Noël, mais sur des manifestations de plus grande ampleur, ça devient compliqué en ce moment", explique le commandant Brémand de la gendarmerie de l'Oise.