Depuis plusieurs mois, les artisans de l’Aisne et de l’Oise œuvrent à la reconstruction du monument, partiellement détruit après l'incendie du 15 avril 2019.
C’est une anecdote qui vous permettra de crâner autour d’une table en terrasse après une longue journée de travail ou lors d’un repas de famille. Notre-Dame de Paris sera bientôt presque autant picarde que parisienne. L’affirmation pourra paraître un brin chauvine, elle n’en reste pas moins factuellement fondée. Depuis quelques mois, deux entreprises régionales et leurs artisans participent activement à la reconstruction de la cathédrale. Le chantier repose notamment sur deux éléments particuliers : la pierre et le bois, deux éléments fournis en partie par l'Oise et l'Aisne.
En effet, habituée des travaux de rénovation et de restauration historique, la carrière de la Croix-Huyart, nichée à Bonneuil-en-Valois dans l’Oise, fait partie des quelques élus choisis pour alimenter en roche la reconstruction. "On est pas mal sollicités sur des restaurations et des chantiers de ce type notamment grâce aux dimensions de nos de blocs qui sont assez conséquentes", débute Gautier Horcholle, directeur technique d’atelier de la carrière.
Avant la reconstruction de Notre-Dame, la BRGM a lancé un bureau de recherche avec une liste de critères pour trouver les pierres aux caractéristiques les plus proches des originelles. La nôtre cochait le plus de cases, que ce soit par rapport à sa dureté, à sa résistance à la pression ou son visuel.
Gautier Horcholle, le directeur technique d’atelier de la société chargée de son exploitationà France 3 Hauts-de-France
Un choix somme toute logique, d'autant que la société fournissait déjà des pierres pour les chantiers de rénovation engagés à Notre-Dame avant l’incendie. Les pierres commandées et extraites depuis début mars doivent être utilisées pour "toutes les parties extérieures et exposées" de la construction.
Au total, 1 000 m³ de pierres seront nécessaires pour restaurer le monument historique et près de la moitié viendront de la carrière de cinq hectares de la Croix-Huyart. Ce calcaire lutétien, formé il y a environ 45 millions d’années, sera utilisé pour "tous les murs bahuts, qui soutiennent la charpente et pour la tour sud qui a pas mal subi le feu", a précisé Maric Beaufeïst, architecte du patrimoine sur le chantier de Notre-Dame, à franceinfo. Notez que ce même calcaire avait été largement exploité lors de la construction des immeubles haussmanniens et des monuments de la capitale il y a plusieurs siècles.
Des artisans sollicités pour la flèche et la charpente
L’autre star, œuvre des artisans picards, trônera elle sur les cimes de Notre-Dame. Si le bois en lui-même -du chêne-, provient de différentes forêts françaises, ce sont bien des menuisiers et ébénistes de la région qui sont chargés de le sublimer. La scierie de Wimy, près d'Hirson dans l'Aisne, confectionne notamment les poutres nécessaires à la reconstitution de la flèche de la cathédrale.
La scierie est aussi chargée de la découpe et de la préparation de poutres qui serviront à une partie de la charpente du bâtiment. Cette dernière devrait être installée sur Notre-Dame dans un an, en 2023.