Depuis samedi 29 février, les déplacements sont limités et les établissements scolaires fermés dans 9 communes de l'Oise en raison d'un important foyer de coronavirus dans cette zone. Parmi elle, Lagny-le-Sec. C'est là qui vit Kévin, sa compagne et sa fille. Il témoigne de son quotidien.
"On est allés travailler tranquillement ce matin !" On entend l'évidence dans la voix de Kévin quand il répond à notre question au téléphone. "On est bien obligés de gagner notre vie. Il faut nourir la petite !"Pas de télétravail possible
Le jeune homme vit à Lagny-le-Sec dans l'Oise depuis peu. La commune est l'une des neuf villes de l'Oise concernées par la limitation de déplacements et la fermeture des établissements scolaires à cause du coronavirus.
Logiquement, il n'aurait pas du se rendre à son travail ce lundi matin et envisager le télétravail. Malheureusement, dans le cas de Kévin, le télétravail n'est pas possible : il est magasinier dans une entreprise située près de l'aéroport de Roissy. "Je ne sais pas comment je peux faire pour lever des palettes sur un ordinateur !" s'amuse-t-il. Même chose pour sa compagne, responsable d'exploitation également à Roissy.
"Tout ça", le "pré-confinement", comme il dit, on sent bien que Kévin, il s'en moque pas mal. Il sort de chez lui et se déplace normalement. "La seule chose à laquelle on a fait attention, c'est la petite".
Pas de balade avec les enfants
Sa fille, âgée d'un an et demi, est gardée par une assistante maternelle à Lagny-le-Sec. "On l'a appelée dimanche pour savoir si elle avait reçu des restrictions ou des consignes de la part de la PMI [Protection maternelle et infantile, NDRL], explique le père de famille. Mais comme elle n'a rien reçu, ma compagne a déposée la petite ce matin avant d'aller travailler". L'assistante maternelle s'occupe de deux autres enfants chez elle. "Elle a juste dit qu'elle ne sortirait pas les enfants. D'habitude, elle va se balader avec eux."
Côté consignes d'hygiène, à part se laver les mains et éviter de faire la bise, Kévin ne voit pas quoi faire d'autre : "Il me restait un peu de gel hydroalcoolique dans ma voiture, raconte-t-il. Mais je l'ai fini depuis. Et aller en acheter en pharamacie ou dans un magasin, ce n'est plus possible : il y a pénurie".
Ville calme
Quant à l'ambiance dans la commune de 2000 habitants, Kévin n'a pas constaté de changements : "Lagny-le-Sec, c'est déjà une ville calme...Mais j'ai vu, en passant devant en voiture, que le tabac est ouvert".
Avant de conclure notre conversation par un franc et souriant "on continue de vivre normalement. On ne va pas s'arrêter de vivre pour une petite grippe !" Derrière, on entend rire "la petite".