Depuis 6 mois, un éleveur de l'Oise tente de rattraper ses vaches qui se sont sauvées effrayées par des chasseurs

Hervé Théry est désespéré. Le 20 septembre, jour d'ouverture de la chasse, 9 de ses vaches se sont sauvées. Seule une a été retrouvée il y a un mois. Pour les autres, la situation est critique. La préfecture a posé un ultimatum le 5 mars : si elles n'ont pas été retrouvées, elles seront abattues. 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Ils vont cerner les bêtes et ils veulent tout tirer d’un coup, tout abattre d’un coup pour pas qu’ils s’effraient l’un l’autre. Ça va être un carnage, l’abattage. Je n’ose même pas y penser parce que c’est quand même notre cheptel, notre passion", déplore Hervé Théry.

Nous sommes à Hodenc-en-Bray, au nord-ouest de Beauvais dans l'Oise. Hervé Théry et son fils Jonathan se souviennent encore de cette fin d'été 2020 et du jour précis où ils ont perdu 9 de leurs vaches allaitantes. Les bêtes, prêtes à vêler, se trouvent dans une pâture lorsqu'elles s'enfuient vers un bois, effrayés par des tirs de chasseurs.

"C’était le 20 septembre, le jour d’ouverture de la chasse. Vers midi, elles se sont sauvées. Des gens les ont vues passer. Nous, on n’était pas au courant", confie Hervé Théry. "On les a sorties une semaine avant, poursuit Jonathan. C'est déjà un stress pour une bête de partir en pâture et elles commencent à trouver leurs repères. Là où elles peuvent aller, pas aller. Et d’un seul coup, des coups de feu, des aboiements. Moi, je peux comprendre que des bêtes se soient sauvées".

Pour retrouver ses vaches et leurs veaux qui sont venues au monde depuis, Hervé a construit un enclos tout près du bois, dans un lieu accessible en tracteur.

"C'est le piège pour les attraper, explique l'éleveur. Elles viennent régulièrement manger. On a fait une porte automatique avec une corde pour fermer quand elles sont à l’intérieur. Mais là, depuis dimanche on ne les voit plus. On ne peut pas fermer la porte. Elles ne viennent plus manger. Maintenant, elles sont parties dans un autre bois. S’il faut redéplacer le piège, ça va recompliquer les choses".

La Direction de protection des populations de l'Oise avait pourtant demandé aux chasseurs de lever le pied pour permettre aux éleveurs de récupérer leurs bêtes. Seule l'une d'entre elles a été retrouvée, il y a un mois.

"Elle s’était isolée du groupe raconte Jonathan, Elle était dans une pâture à côté de la route. Elle était traumatisée parce qu’elle s’était cachée dans les ronces. Elle avait besoin de calme. Pendant une semaine, on a été la voir tous les jours pour pouvoir la calmer parce que forcément elle était stressée. En plus, c’était une vache qui était pleine, prête à vêler. Un stress comme ça, forcément, ça l’a fait avorter. On nous a dit qu’elle était vraiment farouche, qu’elle fonçait sur tout le monde. Moi, j’ai été la chercher. En 5 minutes, elle était montée dans la bétaillère"

Des personnes s'étant plaintes de la présence des animaux en pleine nature, la Préfecture a prévu d'abattre les vaches et leurs veaux. La date butoir était fixée au 5 mars. L'éleveur, désespéré, a demandé un délai. Lui et son fils ont repéré 4 autres vaches. "Elles sont dans un autre bois, complètement effarouchées, dit Jonathan. La chasse est fermée donc on espère pouvoir les approcher. C'est dingue d'en arriver là. De vouloir les abattre comme du gibier". 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information