Vide-greniers permanents : une nouvelle solution pour arrondir ses fins de mois et acheter à bas coût toute l'année

L'Oise est désormais dotée de brocantes permanentes, notamment à Goincourt et à Chambly. En ces temps d'inflation, ces vides-greniers ouverts toute l'année sont une nouvelle manière pour les vendeurs de gagner un peu d'argent et pour les acheteurs de consommer à moindre frais.

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Le vide-grenier permanent est une brocante d'un nouveau genre, qui n'a à se soucier ni d'un temps imparti, ni d'une mauvaise météo. Depuis mi-mars, un de ces nouveaux magasins d'occasion a fait son apparition à Goincourt, près de Beauvais, dans l'Oise. 

Il ne désemplit pas. En un mois, 2 500 clients sont déjà passés en caisse. "Je ne m'attendais pas à ce succès-là. Je pense que ça correspond à un besoin", confie Sylvain Lesne, gérant du lieu. Pour lui, cela s'explique par le contexte inflationniste, l'aspect écologique et le goût pour les objets anciens.  

Le principe de cette brocante ouverte six jours sur sept est simple. "Le client loue un stand entre une et quatre semaines. Un stand représente cinq étagères d'un mètre de large. On lui donne des étiquettes pour étiqueter ses articles. Le client prépare ses articles chez lui, il fixe ses prix. Ensuite, il installe son stand et nous vendons ses articles pour lui. Le client n'a pas besoin d'être présent pour vendre", détaille Sylvain Lesne. 

Un petit plus en période d'inflation 

Une aubaine pour Jacky Dumont. Électricien à la retraite, il souhaite faire de la place chez lui et prévoit de faire des travaux. "Si la moitié part, je serai content", lance-t-il. Si Jacky n'est pas un habitué des brocantes, et ne compte pas sur ses ventes pour financer ses travaux, il ne dit pas non à un petit plus. "Tout coûte cher. Vous achetez un parpaing, il est plus cher qu'il y a trois ans. Si je gagne 100 ou 200 euros, je les utiliserais."

Alors que l'inflation atteint désormais 5,9 % sur un an dans l'hexagone, ce vide-grenier est une nouvelle solution pour faire des économies. "J'aime bien m'acheter de beaux vêtements, mais avec la conjoncture actuelle, je ne peux pas les acheter neufs. Donc, je préfère laisser les autres acheter neuf et je rachète derrière", explique une cliente, qui regrette toutefois l'aspect "échange avec les vendeurs et négociation" que l'on trouve dans une brocante classique. Car ici, les prix sont fixes. 

"Je suis une dévoreuse de livres. J'en ai lu cinq en un mois donc je ne peux pas me permettre, je suis obligée de les acheter en brocante", fait remarquer une retraitée habituée des vide-greniers classiques, un livre à un euro sous le bras. 

"Ce sont souvent des gens avec de petites retraites"

L'Oise compte désormais plusieurs brocantes permanentes. Une d'elles a ouvert en 2022 à Le Crocq et va même ouvrir un deuxième bâtiment en septembre 2023. Celle de Chambly a ouvert ses portes en mars 2020. Et depuis quelques mois, la gérante voit arriver de nouveaux vendeurs. "Au début, les gens ont déposé pour diverses raisons, suite à un déménagement, à un décès… Mais dernièrement, ils déposent parce qu'ils ont besoin d'un apport financier pour compléter le mois. Ce sont souvent des gens avec de petites retraites", observe Céline Léon, la gérante du vide-grenier permanent de Chambly. 

Ça me fait un petit complément et ça me permet de me débarrasser des objets que je ne collectionne plus.

Un vendeur à la retraite

En un mois, un collectionneur à la retraite a vendu 33 articles pour un gain total de 189 euros. "Ça me fait un petit complément et ça me permet de me débarrasser des objets que je ne collectionne plus", se réjouit-il. Avec cet argent, il compte bien "faire de petits achats pour [s]on épouse et [s]es petites filles". 

Côté acheteurs, Céline remarque que depuis quelque temps, "beaucoup de gens demandent à ce que les prix soient négociés". Alors qu'ici aussi, les prix sont fixes. "Ils ont besoin de faire des économies", constate-t-elle. 

Si les vide-greniers permanents sont de plus en plus fréquentés, attention toutefois aux commissions sur les ventes, qui peuvent aller de 15 à 30% selon les magasins.

Avec Léna Malval / FTV

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