Lundi 6 janvier, le maire de la commune de l'Oise a posté une nouvelle vidéo de ses équipes collectant des déchets abandonnés dans la nature avant de les retourner au domicile de leur propriétaire présumé. Une technique déjà maintes fois employée à Laigneville qui, selon l'élu, a fait ses preuves.
"Il y a au moins dix camions. Les mecs, ils sont venus tout le week-end déposer leur m..." Dos à un monticule de portes, cadres de lit, baignoire et autres gravats, le maire de Laigneville (Oise) fulmine. Le dépôt sauvage a été effectué le samedi 4 janvier sur un chemin de terre, entre sa commune et celles, voisines, de Saint-Vaast-lès-Mello et de Rousseloy. L'occasion pour Christophe Dietrich, bien connu des médias pour ses coups d'éclats, d'effectuer le premier "retour à l'envoyeur" de 2020, filmé et diffusé sur sa page Facebook.
Depuis six ans qu'il pratique la méthode, l'élu et son équipe ont "pris le coup". Cette fois, ce sont le signalement d'une jeune habitante et le visionnage de caméras de vidéo-surveillance qui ont permis d'identifier, dans la journée de lundi, le conducteur du véhicule incriminé. Un habitant de Nogent-sur-Oise qui a vu Christophe Dietrich, accompagné d'employés municipaux, le trouver chez lui et déverser dans son jardin les déchets, dont l'édile évalue la masse totale à 10 tonnes.
L'an dernier, le maire de Laigneville a constaté trois dépôts sauvages sur le territoire communal ou alentours. Un chiffre témoin, d'après lui, de l'efficacité de ces remises de détritus. "On a une chance, analyse-t-il. On a été les premiers [à le faire, NDLR] et on a été médiatisés. C'est efficace : on est passé de trois à quatre dépôts par semaine en 2014 à trois ou quatre par an."
Car l'"arme de dissuasion massive", comme il la nomme, s'accompagne d'une amende salée : 800 euros de participation aux frais de ramassage. Pour le dernier contrevenant en date, cinq camions ayant été mobilisés, la facture s'élèverait donc à 4000 euros. Selon le maire, l'homme est repassé en mairie depuis, et a assuré qu'il paierait la somme.
Malgré ces résultats, Christophe Dietrich prévient : pas question de "baisser la garde". Les "retours à l'envoyeur" devraient donc se poursuivre, leur diffusion vidéo également. L'objectif : pousser les usagers à se tourner vers les déchetteries et les autorités publiques à prendre des mesures contre ces incivilités, qui touchent de nombreuses communes. Une amende de 1.500 euros a ainsi été intégrée au projet de loi anti-gaspillage, voté par l'Assemblée nationale le 19 décembre dernier.