VIDÉO. Législatives 2024. Les temps forts du débat entre les candidats de la 4e circonscription de l'Oise

Quatre des neuf candidats aux élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet, de la 4e circonscription de l'Oise, ont débattu autour de trois thématiques d'actualité : le pouvoir d'achat, l'emploi et l'immigration. Ils ont également eu l'occasion, à la fin, d'avoir 45 secondes d'expression libre. Retour sur les points clés du débat.

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Plusieurs candidats de la 4e circonscription de l'Oise ont débattu sur le plateau de France 3 Picardie, en partenariat avec France Bleu Picardie.

Sur le plateau, Eric Woerth (député sortant Renaissance), Mélissa Arrault, suppléante de Mohamed Assamti (La France Insoumise - Nouveau Front Populaire), Mathieu Grimpet (Rassemblement National) et Jean Lefèvre (Les Républicains).

Les quatre candidats ont dû débattre autour de trois points clés d'actualité : le pouvoir d'achat, l'emploi et l'immigration. 

Sur le pouvoir d'achat

Eric Woerth, député sortant Renaissance (majorité présidentielle), note "beaucoup d'insatisfaction" concernant le pouvoir d'achat en France, puisque chacun a "l'impression" d'en avoir perdu. Néanmoins, il assure que celui-ci a été "protégé" par le gouvernement, notamment face à l'inflation et le Covid. Pendant la crise sanitaire, l'État a "fait le salaire de la plupart des Français" là où les autres pays ont "laissé tomber" les entreprises. "Beaucoup d'argent a été dépensé pour protéger ce pouvoir d'achat", note-t-il, avant d'ajouter qu'il faut augmenter les salaires par l'activité et la productivité. 

Jean Lefèvre, candidat des Républicains, pointe du doigt une dette qui explose : de 35 000 euros par habitant en France au début du mandat d'Emmanuel Macron, celle-ci est passée à "45 000 euros" par habitant. "On crée de la dette pour créer du pouvoir d'achat", certes, mais "il va falloir rembourser". Comment ? Pour Les Républicains, il est nécessaire de taxer les produits d'importation qui ne respectent par les normes de production française. Pour donner du pouvoir d'achat, il faut inciter à acheter français. Et pour les inciter à le faire, il faut "avoir les mêmes normes de production pour avoir une concurrence équitable et loyale sur les marchés".

Mélissa Arrault, suppléante du candidat Mohamed Assamti pour La France Insoumise - Nouveau Front populaire, propose avec son parti une augmentation des salaires en passant notamment le SMIC à 1 600 euros net. Mais ce n'est pas tout : elle propose d'augmenter le point d'indice des fonctionnaires de 10% et indexer les salaires sur l'inflation. Mais comment financer cette augmentation ? En récupérant "l'argent qui part sur l'évasion fiscale", en rétablissement l'impôt de solidarité sur la fortune : "des milliards d'euros sont perdus chaque année, on souhaite le récupérer pour les Français". 

Du côté du Rassemblement national, Mathieu Grimpet rappelle la proposition de Jordan Bardella, président du parti : la baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur les énergies, "ce qui permettra pour les Français une diminution de leurs factures estimées à 30%". Aussi, le parti préconise la baisse du prix des produits de première nécessité à l'automne, partagée par le Nouveau Front populaire. 

Sur l'emploi

Beaucoup d'emplois se créent, ce qui n'était pas le cas "il y a 5-10 ans", affirme Eric Woerth. Pour lui, les choses vont mieux aujourd'hui, certes, mais il faut continuer la lutte contre le chômage, qui nécessite "une augmentation du niveau de compétences et de la productivité emploi elle-même. In fine, on aura moins de fiscalité, de charges, et la baisse des fiscalités passe par la baisse des dépenses", explique-t-il.

Jean Lefèvre revient sur la nécessité d'inciter les Français à acheter français : "on va ramener de l'argent dans la circulation pour les Français, donc réemployer en France". Lui et son parti souhaitent taxer les pays qui ne respectent pas les normes sociales, environnementales et "les critères qui font le schéma français". Si on taxe aujourd'hui les voitures, "pourquoi ne pas le faire sur le reste ?". Le Made in France permettrait de créer plus d'emplois. "Il faut aussi baisser les cotisations sur les salaires pour que l'ensemble des cotisations sociales soient reversées aux salariés, donc pour avoir un meilleur salaire", souligne le candidat des Républicains.

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Le Nouveau Front populaire voudrait "une politique de relocalisation industrielle pour avoir une souveraineté économique dans notre pays et justement créer des emplois", note Mélissa Arrault. Autre point : le renforcement des services et des aides publiques, car aujourd'hui, "il manque des personnes" dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Il faut les former et les "propulser" dans ces métiers porteurs.

Mais quels emplois prévoient-ils de renforcer ? Deux secteurs sont primordiaux, selon Jean Lefèvre : l'hôpital, qui manque de personnel et de budget, et "tout ce qui est police et gendarmerie". Le Nouveau Front populaire souhaite investir massivement dans les énergies renouvelables, la revalorisation des bâtiments et le développement des infrastructures vertes, un secteur "porteur d'avenir et qui pourrait être bien rémunéré", en plus de lutter contre le dérèglement climatique. Ils souhaitent également "remettre de l'argent" dans l'école, la santé, "qu'on ne peut pas laisser mourir" car "ils vont très mal". Jean Lefèvre abonde en ce sens : "il n'y a pas suffisamment de médecins, d'hôpitaux, plus suffisamment de services de l'État".

Sur l'immigration

Le Rassemblement national met "la loi au cœur de la politique migratoire" et pose la question suivante : les personnes sont-elles légalement ou illégalement présentes sur le territoire ? Si elles sont en situation régulière, "on ne va pas les embêter". Le cas échéant, il faut, selon eux, les expulser. Mathieu Grimpet assure que son parti n'est pas "un parti anti-immigrants, mais un parti anti-racailles". 

Eric Woerth, député sortant, rétorque : "il y a eu 140 000 expulsions l'année dernière, plus que toute l'Europe". La pression migratoire n'a, d'après lui, "plus rien à voir avec l'époque" mais il faut "durcir les conditions" d'entrée, de séjour et avoir en Europe "des frontières plus étanches qu'elles ne le sont déjà". Il rappelle également que le "pacte asile immigration" que lui et la majorité présidentielle ont voté augmente les délais d'incarcération dans les centres de rétention. 

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Mélissa Arrault, du Nouveau Front populaire, affirme que "l'accueil des migrants est une question de respect des droits humains". Il lui est d'ailleurs "impossible de fermer les yeux sur ce qui se passe en Méditerranée" et rappelle que les personnes qui fuient leur pays ne le font pas par plaisir. Elles n'ont tout simplement "pas le choix" et laissent derrière elle une vie, une famille et une carrière. La candidate ajoute que "les immigrés participent à notre économie, nous apportent un enrichissement culturel et occupent des emplois très difficiles". 

Côté Républicains, Jean Lefèvre souligne que "l'immigration passe par la justice" et qu'il "faut éduquer les gens de l'immigration". S'ils veulent venir travailler en France, "pas de problème, mais il faut qu'il s'intègre". Chose qui, à ses yeux, n'est pas encore acquise. Concernant les peines de prison des personnes en situation irrégulière, celles-ci doivent être effectuées dans le pays d'origine. 

Le temps de parole libre 

À la fin du débat, chaque candidat avait 45 secondes de temps d'expression libre pour faire passer un message. L'ordre a été choisi par tirage au sort et c'est Mathieu Grimpet qui a commencé en avançant que les électeurs avaient un triple choix, entre le chaos, le bilan et l'espérance. "L'espérance, c'est renforcer le pouvoir d'achat, lutter de manière drastique, voire punitive, contre l'insécurité, et cesser l'immigration qui altère l'identité et de notre pays et de notre culture".

Mélissa Arrault du Nouveau Front populaire, deuxième tirée au sort, se réjouit que la dissolution de l'Assemblée nationale ait eu le mérite d'arrêter "un projet dénoncé par tous les acteurs de l'audiovisuel public et de la création", à savoir la fusion entre France Télévisions et Radio France. "Allez voter, allez lire le programme du Nouveau Front populaire, faites votre propre opinion, pas que sur les médias mais aussi ailleurs. On est là pour donner de l'espoir aux Français", conclut-elle. 

Jean Lefèvre a tenu à rappeler ses valeurs que sont "le respect, le pragmatisme de l'agriculture, le bon sens de l'agriculture" qu'il veut faire transpirer dans la vie politique. Il souhaiterait "qu'on puisse enfin se respecter mutuellement dans le verbe et dans les gestes" et voudrait rappeler "qu'il faut travailler sur le social, l'environnement et l'économie, trois piliers sur lesquels travailler".

Enfin, dernier tiré au sort, Eric Woerth, tire la sonnette d'alarme : "l'heure est parfaitement grave". Il appelle à ne pas céder aux "sirènes des extrémismes qui conduisent systématiquement au chaos et à la ruine du pays". Il croit en la France, mais ne croit pas "en ces descriptions toujours péjoratives et pessimistes du pays". Le député sortant assure entendre les colères, "mais on doit y répondre par des réformes de fond".

Le soir du 30 juin et du 7 juillet, vivez les soirées électorales en direct sur notre site internet sur france3.fr.

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