Le procès de David Gras, 48 ans, l'un des braqueurs les plus recherchés d'Europe qui s'est rendu en 2018 après sept ans de cavale, s'est ouvert vendredi matin devant la cour d'assises du Nord, à Douai.
"Je m'appelle David Gras, je suis né le 30 juin 1970 à Nevers et je suis détenu depuis le 2 août 2018", a déclaré en préambule l'accusé, en chemise bleu ciel et les cheveux grisonnants tirés en arrière.Ce 2 août 2018, Gras, recherché depuis 2011, s'était présenté de lui-même au greffe de la cour d'assises du Nord pour se constituer prisonnier. Selon son avocat, Jérôme Goudard, il s'est rendu notamment pour des raisons "spirituelles". "Il est en pénitence et veut répondre des accusations dont il fait l'objet", a-t-il déclaré.
La matinée de ce vendredi devait être consacrée aux faits qui lui sont reprochés et l'après-midi à sa personnalité. David Gras sera jugé jusqu'au 5 juillet pour une série de braquages, y compris à l'explosif, dont celui d'Orly, qui avait fait un mort.
Au moins 3 braquages
En septembre 2011, des assaillants avaient attaqué à l'explosif la société de transportde fonds Témis, emportant un butin de plus de 8,2 millions d'euros. Le convoyeur avait été tué, un passant brièvement pris en otage et les braqueurs avaient tiré sur la police pour couvrir leur fuite. L'autre braquage à l'explosif jugé dans ce procès visait un dépôt de fonds de la société Loomis par cinq hommes, à Villers-Semeuse (Ardennes), le 16 juin 2011, pour un butin de 1,5 million d'euros. Ce braquage devrait être examiné devant la cour mercredi prochain et celui d'Orly jeudi.
David Gras sera également jugé pour une tentative manquée à Beaumont (Puy-de-Dôme), où les malfaiteurs avaient essayé d'attaquer le centre-fort de la Brink's. Le 8 juillet 2016, Gras a été condamné par contumace par cette même cour à 25 ans de réclusion criminelle à l'issue d'un procès fleuve de plus d'un mois, où 19 personnes avaient été jugées. Parmi elles, son complice présumé Serge Veron, le "cerveau", condamné à 18 ans de réclusion et qui devrait intervenir lors de ce procès le 1er juillet.