C'est un dossier qui fait couler beaucoup d'encre : Parcoursup. Mais la nouvelle plateforme d'orientation post-bac suscite des inquiétudes et même une franche opposition. Certains professeurs de l'université de Lille menacent de ne pas examiner les candidatures.
Ils entendent être des lanceurs d'alerte. Dans quelques jours, des professeurs d'universités devront étudier les dossiers des futurs bacheliers pour les accepter ou non dans leur filière. Mais le nouveau système Parcourssup les inquiète. Ils ne voient pas comment ils pourront examiner et classer parfois plus de 2000 dossiers dans certaines formations.
"Personne ne sait faire ça ! Comment je vais déterminer le 877ème et le 878ème, je ne pourrai pas le déterminer manuellement. Donc en fait, une des raisons pour lesquels les lycéens et les familles peuvent être inquiets, c'est que ce sont des logiciels, des algorithmes qui vont faire ces classements", explique Fabien Desage, Maître de conférence en Sciences politiques.
Pour ces enseignants, derrière ce système se cache une sélection déguisée. Chaque filière pourra appliquer ses propres critères. Et même si tous les bacheliers seront admis à l'Université, ce ne sera pas forcément dans la formation qu'ils souhaitaient en priorité.
Contrairement à l'ancien système APB, les lycéens n'ont plus à hiérarchiser leurs 10 choix. Leur dossier sera donc examiné dans les 10 filières qu'ils ont retenues.
A Lille, ces enseignants trouvent ce système chronophage et inéquitable. "Nous décidons de ne pas classer. Nous considéreons que c'est un travail inutile, inégalitaire et nous ne voulons pas assumer la responsabilité de ce travail. Nous renvoyons la responsabilité de cette réforme à ceux qui l'ont portée", explique Thomas Alam, maître de conférence en Sciences politiques.
Et pour la réussite de leurs étudiants. Ces enseignants réclament, pour l'Université, des moyens équivalents à ceux accordés aux grandes écoles.