12 morts dans la Manche : Gérald Darmanin appelle au traité migratoire avec le Royaume-Uni

Gérald Darmanin, minstre de l'Intérieur démissionnaire, s'est rendu à Boulogne-sur-Mer suite au décès de 12 personnes migrantes dans la Manche. L'ancien maire de Tourcoing a dénoncé l'activité illégale des passeurs et réclame un traité migratoire entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

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Douze personnes ont perdu la vie dans la Manche ce mardi 3 septembre 2024. Une embarcation en grande difficulté, avec à son bord 65 migrants, a été secourue à 5 km du Cap Gris-Nez dans la matinée. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin indiquait en fin d'après-midi un lourd bilan : 12 décès, dont plusieurs mineurs, et deux personnes portées disparues. Deux autres naufragés se trouvent toujours en état d'urgence absolue. 51 personnes ont été sauvées, mais ce naufrage est devenu le plus meurtrier de l'année 2024.

► À lire aussi : Au moins 12 morts après le naufrage d’une embarcation de migrants au large du Cap Gris-Nez, Gérald Darmanin attendu sur place

5% de demandes l'asile

Présent sur les lieux du drame, Gérald Darmanin, accompagné du préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant, a pris la parole pour remercier les secours et les forces de l'ordre qui ont chapeauté l'intervention, mais également pour déplorer ce nouveau drame humain. L'ancien maire de Tourcoing a notamment mis l'accent sur les demandes d'asile, particulièrement basses dans la région : "Ces personnes qui sont dans le Nord Pas-de-Calais ont le droit de demander l’asile dans notre pays. Malheureusement moins de 5% d’entre elles le demandent et veulent partir en Grande-Bretagne."

Malheureusement moins de 5% d’entre elles le demandent et veulent partir en Grande-Bretagne.

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur démissionnaire

Pourtant, l'ancien ministre note les moyens considérables déployés ces dernières années pour lutter contre les départs en mer à Calais, au niveau du tunnel sous la Manche et de Dunkerque. Mais les small boats se déplacent de plus en plus vers le sud : aujourd’hui, "beaucoup d’embarcations (partent) depuis les côtes boulonnaises jusque dans le Cotentin et qui nous obligent à mettre de plus en plus de moyens en œuvre". À ce jour, 1700 policiers et gendarmes sont déployés sur toute la côte nord-ouest, mais Gérald Darmanin affirme vouloir ouvrir des moyens supplémentaires entre Wimereux et la baie de Somme.

Créer un traité avec la Grande-Bretagne

Depuis le début de l'année, 25 personnes ont péri dans le détroit du Pas-de-Calais et 21 403 autres sont parvenues à rejoindre les côtes anglaises. Un chiffre qui ne donne pas le tournis à Gérald Darmanin, qui affirme : "Il n’y a pas plus de bateaux qui vont à la mer que dans les années précédentes. Simplement aujourd’hui, par l’appât du gain, quand il y avait 30 à 40 personnes sur ces petits bateaux avec un petit moteur, aujourd’hui ils sont 70 à 80 sur les mêmes bateaux."

Aujourd’hui, par l’appât du gain, quand il y avait 30 à 40 personnes sur ces petits bateaux avec un petit moteur, aujourd’hui ils sont 70 à 80 sur les mêmes bateaux.

Gérald Darmanin

En attesteront de récents départs, qui ont toujours conduit aux mêmes drames, comme en avril dernier lorsque 112 personnes s'étaient hissées sur le même zodiac, menant au naufrage et à la mort de 5 personnes.

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Selon l'ex-ministre, 60% des embarcations sont arrêtées par les forces de l'ordre avant que les exilés ne puissent les poser sur l'eau. Dès lors, les autorités n'ont plus le droit d'intervenir. Une formule "qui fonctionne" selon lui, mais qui pourrait être plus performante si nos voisins "et amis" britanniques mettaient la main à la pâte.

"Il est important de rétablir des relations migratoires classiques avec notre ami et voisin la Grande-Bretagne sinon nous n’arrêterons évidemment pas, malgré tous les efforts des policiers et des gendarmes, ces difficultés qui touchent le Nord de la France", explique l'ancien maire de Tourcoing, qui a bon espoir de voir un traité se former entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne.

Il est important de rétablir des relations migratoires classiques avec notre ami et voisin la Grande-Bretagne sinon nous n’arrêterons évidemment pas (...) ces difficultés qui touchent le Nord de la France

Gérald Darmanin

33 personnes auditionnées

L'enquête ouverte par le Parquet de Boulogne-sur-Mer pour des chefs "d’aide d’étranger en situation irrégulière aggravé par la circonstance de bande organisée et de risque d’infirmité ou de mort", devrait permettre de déterminer l'identité des passeurs, qui ont permis à ce groupe de migrants de prendre la mer.

Pour le moment, l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), à qui les investigations ont été confiées, n'a procédé à aucune interpellation mais 33 personnes étaient auditionnées en fin de journée. Depuis le début d'année, une vingtaine d’enquêtes ont été conduites pour remonter des filières d’immigration clandestine et 84 personnes ont été jugées, selon les chiffres avancés lors du point presse ce mardi.

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