Au moins 12 morts, dont 6 mineurs, après le naufrage d’une embarcation de migrants au large du Cap Gris-Nez

Les secours sont déployés en nombre depuis 11h30 au Portel et à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), suite au naufrage d'une embarcation de migrants dans la Manche. Au moins 12 personnes ont perdu la vie selon un bilan provisoire, dont 10 femmes et 2 hommes. La moitié des victimes sont mineures.

Sur un bateau de moins de 7 mètres de long, près de 70 personnes entassées dont 8 à peine étaient pouvues d'un gilet de sauvetage. 

Dans la matinée du mardi 3 septembre 2024, au moins 12 migrants ont perdu la vie dans le naufrage de leur embarcation de fortune à 5 kilomètres environ du Cap Gris-Nez (Pas-de-Calais). Parmi les victimes décédées, dont la moitié sont mineurs, se trouvent 10 femmes et 2hommes.

Selon les premiers éléments fournis par le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, la majorité des naufragés seraient d'origine Erythréenne.

En déplacement à Boulogne-sur-Mer, le ministre de l'Intérieur démissionnaire a déploré un "drame qui nous touche tous". Selon le dernier bilan avancé par Gérald Darmanin à 18 heures, 51 personnes ont pu être sauvées par les secours.

12 sont ce soir toujours hospitalisées, dont 2 sont en urgence absolue.

Embarcation surchargée

L'embarcation, "extrêmement frêle" selon les mots du ministre de l'Intérieur démissionnaire, comptait à son bord au moins 65 migrants dont 57 sans gilet de sauvetage, a été secourue au large du Cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais aux alentours de 11 h30.

L'équipe de France 3 Nord Pas-de-Calais présente sur place a constaté que plusieurs bâches blanches avaient été disposées sur le quai. "Je n'ai plus les mots, ça me glace le sang", témoigne Dany Patoux, présidente de l'association d'aide aux migrants Osmose 62. 

Guirec Le Bras, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, a confirmé l'ouverture d'une enquête pour "aide d'étrangers en situation irrégulière", aggravée par les circonstances de bandes organisées et de risque d'infirmité ou de mort ; "association de malfaiteurs en bande organisée" ; et "homicide involontaire aggravé".

Les investigations sont menées par l'OLTIM, l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants. 33 personnes, présentes sur l'embarcation qui a coulé, sont actuellement entendus par les enquêteurs. Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade.

D'importants moyens mobilisés 

Dans la matinée du 3 septembre, c'est un navire réquisitionné pour des missions de surveillance, Le Minck, qui a aperçu l'embarcation en difficulté. L'équipage est intervenu dès que cette dernière s'est disloquée.

La préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord indique que plusieurs moyens de secours (maritimes, terrestres et aériens) ont été déployés sur la zone.

• Trois hélicoptères (marine nationale, sécurité civile et douanes) 
• Un avion des douanes pour localiser les naufragés 
• Un remorqueur d'intervention de la Marine nationale, l'Abeille Normandie
• Deux patrouilleurs (douanes et Marine nationale) 
• Deux embarcations des SNSM de Boulogne-sur-Mer et Calais 
• Deux navires de pêche 
• Plusieurs équipes médicales (SMUR et SDIS) ont été embarquées à bord de ces moyens. 

L'Abeille Normandie, navire spécialisé dans les missions de recherche et de sauvetage, est désormais à quai à Boulogne-sur-Mer.

Plusieurs semi-rigides de la marine nationale sont restés engagés dans la Manche, notamment dans le secteur du Cap Gris-Nez pour effectuer des allers-retours entre le large et la côte et rapatrier les derniers naufragés.

Ces missions de sauvetage sont désormais terminées et l'ensemble des naufragés a été rapatrié à Boulogne-sur-Mer. La mission de recherche continue, principalement à l'aide de moyens aériens. 

Le naufrage le plus meurtrier depuis le 1er janvier

Malgré un bilan encore provisoire, il s'agit déjà du naufrage le plus meurtrier de l'année. Avec ce nouveau drame, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées depuis le 1er janvier 2024. 

Au total, 21 403 personnes sont parvenues à rejoindre les côtes anglaises sur des embarcations de fortune, depuis le 1er janvier 2024.