C’était le temps paisible des visites avant la vente qui devait avoir lieu l’après-midi. Tandis qu’une dizaine d’acheteurs potentiels cherchaient la perle rare, des individus ont fait irruption le jeudi 14 mars vers 11 h 40 dans l'hôtel des ventes. Ils ont dérobé les bijoux présentés, un butin estimé à 130.000 euros.
Cagoulés, lunettes de chantier sur le nez, vêtus d'une combinaison complète et armés, quatre individus ont pénétré en fin de matinée, dans l’Hôtel des ventes de Saint-Martin-Boulogne, dans la zone de l’Inquétrie.
Ils ont aspergé de gaz lacrymogène toutes les personnes qui se trouvaient sur leur passage, une dizaine de clients et 8 membres du personnel de l’établissement.
Bijoux en or, argent, diamants
Dès leur arrivée, un homme est monté dans les bureaux pour empêcher le personnel d'appeler les forces de l'ordre. Pendant ce temps là, nous raconte Julien Debacker, présent sur les lieux, "un des intrus casse les vitrines avec une masse, les autres ramassent les bijoux et les mettent dans des sacs".
Des bijoux en or, argent, diamants, pièces d’or, montres suisses de luxe exposées. Il s'agit de 125 lots de bijoux provenant du crédit municipal de Boulogne-sur-Mer et de 90 confiés à l'hôtel des ventes par des particuliers. Ils devaient être vendus aux enchères l'après-midi même.
Tout est allé très vite
Le braquage n’a duré que trois petites minutes, interminables pour Julien Debacker, Commissaire-priseur, qui poursuit son récit : "J'étais dans le fond de la salle, un des individus nous a mis en joue, menacés avec une arme de poing, un pistolet. Puis, ils nous a sommé de nous mettre à terre... là je n'ai plus vu que leurs baskets..."
Pour moi, ils connaissaient la configuration des locaux. Pour preuve, cet homme qui monte directement dans les bureaux...
Julien Debacker, commissaire-priseur à l'hôtel des ventes de Saint-Martin-Boulogne
Des instants saisis par les caméras de vidéo-surveillance, à l'intérieur et à l'extérieur. Les quatre cambrioleurs se sont rapidement enfuis à bord d'une berline sportive.
Sur place, il y avait une petite vingtaine de personnes, c'était la fin de l'exposition des bijoux.
Une enquête ouverte
Des bijoux dont le prix avant la vente étaient estimés à 130 000 euros. Près de 90 % d'entre eux ont été emportés par les cambrioleurs. Julien Debacker espère qu'ils seront retrouvés rapidement... il craint surtout qu'ils soient fondus et ne réapparaissent jamais.
Les pompiers ont été rapidement appelés : ils ont pris en charge une dizaine de personnes. Toutes choquées, la plupart ayant reçu des gaz lacrymogènes, clients ou salariés.
La police a entendu les témoins de ce violent braquage dans un magasin situé en face.
Une enquête est en cours, notamment pour identifier la voiture grâce aux images de vidéo-surveillance. L'enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer et l’affaire a été transmise au JIRS de Lille, une juridiction qui regroupe les juges d'instruction et les magistrats du Parquet.
Depuis 18 ans que Julien Debacker a ouvert une salle de vente aux enchère, c'est la première fois qu'un braquage a lieu dans son hôtel des ventes. Dès aujourd'hui, il réfléchit à organiser différemment les prochaines ventes de bijoux.