Le festival arrageois, qui revient à partir du vendredi 5 novembre après une édition 2020 annulée à cause du Covid-19, va consacrer le cinéma européen, le retour du public et le film "La Brigade", production nordiste en immersion dans un foyer de jeunes migrants.
Les temps-forts : prime au cinéma européen
"On est en mesure de proposer en 2021 ce qu’on pouvait proposer en 2018", lance Eric Miot, délégué général de l’Arras Film Festival (5 au 14 novembre). L’artisan de l’évènement arrageois déroule le programme : "les Choses humaines", avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi et Mathieu Kassovitz, raconte une intrigue autour d’un drame : un viol. "Animal", produit par le militant écologiste Cyril Dion, qui plonge le spectateur dans les interrogations et les tourments d’une génération menacée par le changement climatique. Et puis, il y a le magnifique film de Thierry de Peretti, "Enquête sur un scandale d’Etat", un thriller politico-policier sur une retentissante enquête au plus profond de la République, sur fond de trafic de drogue.
Le festival consacrera également le cinéma européen avec la compétition européenne. "Il y a un attachement très fort avec le cinéma européen, confirme Eric Miot. On a de quoi créer un marché européen, mais on ne le fait pas. La frontière de la langue pose problème, mais on s’est rendus compte que les gens aiment ce cinéma." Le film albanais "Vera Dreams of the sea", qui narre l’histoire d’une femme face à une société mafieuse, amène une touche d’émotion, alors que "Leave no traces" s’intéresse à un fait-divers polonais en 1983. Un homme battu à mort par la milice dans un commissariat de Varsovie. Et l’unique témoin menacé par tous pour se taire.
Le retour du public : "redonner le goût du partage"
Voilà deux ans que le public n’est pas revenu à Arras. Après une édition 2020 annulée en raison du Covid-19, les spectateurs sont de retour pour la 22e édition, dont les invités d'honneur sont des grands noms du cinéma français : Fanny Ardant et Claude Lelouch.
Eric Miot s’en réjouit, mais pressent que l’édition ne battra pas des records. "Ce n’est pas une année où on s’attend à battre des records", dit-il. Et d’ajouter : "Une partie du public n’est pas retourné au cinéma, on sent que quelque chose a changé, que les gens ont changé leurs habitudes. Ce festival, c’est une étape pour redonner le goût du partage. Ce qui nous a manqués, c'est de rencontrer le public, et ça, ça ne s'invente pas."
La production régionale : La Brigade
C’est l’un des films incontournables de ce festival. "La Brigade", réalisé par Louis-Julien Petit et diffusé en avant-première le 9 novembre, est une comédie sociale, touchante. Elle raconte l’histoire de Cathy, jouée par Audrey Lamy, cantinière dans un foyer pour jeunes migrants. Entre humanisme, humour et transmission, le film est très attendu.
"Avec La Brigade, je souhaite rendre hommage à tous ces jeunes au passé tourmenté et à l’avenir incertain, qui, ne perdant jamais l’espoir d’une vie meilleure, luttent sans relâche pour s’intégrer dans la société française ; et bien sûr, à tous ceux qui dédient tant d’énergie à leur venir en aide", expliquait-il récemment à Pictanovo, outil régional de la mise en œuvre cinématographique et audiovisuelle dans les Hauts-de-France.
"Avoir la première mondiale de la Brigade, c’est chouette. Ce film, c’est le contre-pied du drame. Il montre qu’à partir de tous ces drames, on peut faire du bien. Le film est généreux, plein d’espoir, et il fait du bien", s'enthousiasme Eric Miot.