"Nous n'avons pas encore pris de décision", affirme Armel Campagna, directeur du Main Square Festival. Difficile cependant d'imaginer une jauge limitée de 5 000 personnes, quand d'ordinaire plus de 115 000 festivaliers se retrouvent pendant trois jours à la Citadelle d'Arras.
5000 personnes maximum. Assises. Voilà le cadre fixé par la ministre de la Culture pour espérer la tenue des festivals d’été, au terme d’une réunion avec le syndicat des musiques actuelles jeudi 18 février.
Notre objectif c’est d’avoir, en 2021, une saison de festivals !
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) February 18, 2021
Pour cela le Gouvernement propose un cadre clair et un dispositif d’accompagnement économique.https://t.co/wYS8zOBRwX
"On est sous le choc, déplore Armel Campagna, directeur du Main Square Festival. Sous le choc de voir que pour l’instant, les protocoles de reprise excluent les rassemblements non distanciés et au dessus de 5 000 personnes".
D’ordinaire, près de 115 000 amoureux de musique se retrouvent début juillet, pendant trois jours, dans la Citadelle d’Arras. Annulée l'année dernière, l'édition 2021 du festival doit normalement se tenir les 2, 3 et 4 juillet prochain.
Mais au lendemain de ces annonces, rien n’est moins sur. "Nous n’avons pas encore pris de décision" assure pour autant Armel Campagna, tandis que Roselyne Bachelot a annoncé un fond de 30 millions d'euros pour venir en aide aux festivals qui jugent "qu'ils ne peuvent pas s'adapter et qu'ils préfèrent annuler".
Incompréhension sur les décisions
Premier point : la jauge fixée à 5 000 personnes maximum. "Y a-t-il une base scientifique sur ce chiffre comme un plafond de verre à ne pas dépasser ?" s’interroge Armel Campagna. D’autant plus que les spectateurs devraient être obligatoirement assis…
Difficile d’imaginer cette configuration pour un assister à un concert des Black Eyed Peas, de Sting ou encore de Nekfeu, des artistes faisant partie de la programmation d’ores et déjà annoncée. "Il faut arrêter de couper la tête de la jauge debout, implore le directeur du Main Square. Jauge sur laquelle on ne parle plus depuis plus d’un an alors que d’autres festivals en Europe auront vraisemblablement le droit".
Derrière ce cadre, de nombreuses questions se posent : des bars pourront-ils être installés ? Pourra-t-on danser, debout devant sa chaise ou dans des gradins ? "Imaginez si on ne peut pas avoir les bars, si on doit lever le doigt pour aller aux toilettes ? Je vous confirme que ce n’est pas un projet qui semble le plus attirant sur le papier".
"On nous dit tous les jours que la France ne confine pas et gère bien la crise, mais là on condamne des évènements qui touchent la jeunesse, un des pans de la société les plus touchés par cette crise".
D’autant plus que le Main Square attire, peut-être encore plus que d’autres festivals, une population jeune, très jeune. Ce qui agace d’autant plus son directeur. "On nous dit tous les jours que la France ne confine pas et gère bien la crise, mais là on condamne des évènements qui touchent la jeunesse, un des pans de la société les plus touchés par cette crise".
Un espoir ?
Impossible cependant de prendre une décision sur la tenue ou non de l’édition 2021 dès maintenant, rapporte Armel Campagna, alors que les organisateurs du festival parisien des Solidays ont déjà jeté l’éponge et annoncé l’annulation du festival pour la deuxième année consécutive.
"Nous aurons une communication claire avec nos festivaliers le plus rapidement possible".
"Il faut maturer ce qui a été dit pendant cette réunion. Cette décision de 5 000 personnes maximum assises est amenée à bouger, dans le bon comme dans le mauvais sens, assure-t-il. Les choses vont bouger dans les prochains mois, notamment avec la vaccination massive…"
Un mince espoir auquel s’accrocher. "Nous aurons une communication claire avec nos festivaliers le plus rapidement possible". Encore un peu de patience donc.