Face à la "surpopulation carcérale", la projection "incessante" de colis, l'absence de "dialogue social" et pour leurs conditions de travail et de sécurité, les surveillants pénitentiaires d'Arras ont engagé une action ce mercredi 29 juin.
Une trentaine des 88 surveillants pénitentiaires ont manifesté leur ras-le-bol ce mercredi 29 juin à Arras, devant la maison d'arrêt.
N'ayant pas le droit de grève, seuls les surveillants en repos se sont manifestés. Feux de palettes de bois, pneus brûlés...
Alain Dupriez, secrétaire régional adjoint UFAP-UNsa Justice nous a confié : "On avait alerté l'administration sur le sureffectif croissant au niveau de la population pénale et rien n'a été fait. Il y a eu les soucis de projections récurrents (1), on demande à ce propos une réunion pour sécuriser le domaine mais nous n'avons pas eu de retour là-dessus. Il y a un gros problème d'effectif tout corps et grades confondus, ce qui amène les personnels à avoir très peu de repos".
"Jusqu'à six détenus par cellule"
Sur la surpopulation carcérale, le représentant syndical regrette surtout "qu'à cause de travaux, des détenus du Cambrésis soient incarcérés à Arras".
Du coup, "la tension est à son comble" dans les cellules surpeuplées de la maison d'arrêt d'Arras (jusqu'à six détenus dans quelques mètres carrés, selon le syndicaliste et "262 détenus pour 200 lits"). Une trop grande proximité et une tension qui jouent sur les conditions de travail des surveillants pénitentiaires.
Lors d'une entrevue avec la direction, cette dernière s'est engagée à "des transferts massifs prochainement", "mais nous attendons de voir", a affirmé Fabien Hurtrel, secrétaire local de l'Ufap-Unsa cité par l'AFP.
(1) Les connaissances de détenus viennent jeter des colis (produits stupéfiants ou de la nourriture) à l'intérieur de l'établissement pour que les prisonniers les récupèrent lors des sorties dans la cour.