Depuis 2019, la scène du Bastion permet à de nombreux artistes des Hauts-de-France de se produire sur le festival aux 120 000 spectateurs que représente le Mainsquare. Une belle opportunité pour ces pépites régionales, comme pour les associations et les restaurateurs locaux qui gravitent autour de cette scène. Reportage.
C'est le petit coin du Mainsquare dans lequel ça sent bon les frites, le maroilles et la croquette de crevettes. Une large pelouse, un talus qui fait office de gradins naturels et en face, une petite scène sur laquelle évoluent uniquement des artistes des Hauts-de-France : bienvenue au Bastion.
Ce samedi après-midi c'est le groupe nordiste Orange Dream qui livre ses chansons originales, mélange de Björk et de Velvet Underground : "c'est une vraie reconnaissance pour nous d'être ici", explique Guillaume, guitariste. La première fois que je suis venu au Mainsquare en tant que festivalier c'était en 2009, donc venir jouer ici aujourd’hui, ça fait vraiment quelque chose."
Un avis partagé par le groupe lillois Dear deer, qui se présente comme un groupe mélangeant de la new wave, du rock, de l'électro et de la disco : "c'est un événement joyeux, et cette invitation est une marque de confiance qu'on est ravi d'honorer", explique Claudine, chanteuse de Dear Deer. "C'est l'occasion de sortir de notre niche musicale et de se faire connaître par des publics différents, au vu de la programmation du jour qui réunit notamment Aya Nakamura ou Orelsan."
Premier Mainsquare aussi pour le duo lillois Feu minéral, qui propose de la chanson française pop folk. "C'est une expérience humaine très chouette. On est chanceux de pouvoir vivre ça", s'enthousiasme la chanteuse Anaïs. "C'est génial que les organisateurs du festival ait fait le choix de créer cette troisième scène régionale pour remplacer le tremplin qui se faisait avant, et qui mettait en opposition les artistes des Hauts-de-France", explique Benoît, guitariste de Feu minéral.
Cuisine locale
Au-delà de la musique, le Bastion est la zone du Mainsquare où toute la culture du Nord est célébrée, à commencer par la gastronomie. Sous leur petit chapiteau aux abords de la scène, les équipes du restaurant Origine, basé à Gouy-en-Artois, s'activent pour préparer sandwiches au bœuf fumé, croquettes de crevettes grises et autres brioches toastées au homard : "on a adapté notre cuisine spécialement pour le festival", reconnaît la chef Maellie Poynard, "on propose de la street food gastronomique uniquement avec des produits locaux." Comptez entre 12 et 15 euros pour chaque menu, mais le résultat est là, car les produits sont frais et de qualité. "L'objectif pour nous est de proposer une cuisine différente de ce qu'on peut trouver habituellement sur les festivals, tout en faisant vivre les producteurs de la région avec lesquels on travaille."
À quelques mètres de là, les palets qui cognent et les cris des joueurs se mêlent à la musique jouée sur scène. Une quinzaine de jeux en bois ont été installés par l'association arrageoise Lumondi. Tables à élastique, jeu de la grenouille ou tours de Kaplas, les plaisirs sont variés : "l'objectif est de remettre au goût du jour ces jeux un peu oubliés mais qui sont en fait très amusants", raconte Léa Poiret, membre de Lumondi, "et d'ailleurs ça marche bien, on reçoit beaucoup de festivaliers qui viennent faire quelques parties entre les concerts."
Une dizaine d'associations
Comme Lumondi, une dizaine d'associations de la région sont représentées dans la zone du Bastion. La cloche de la solidarité, le centre LGCTI+ Fiertés Pas-de-Calais ou encore l'antenne lilloise de Sea Sheperd, qui défend les océans, les animaux et les écosystèmes marins : "c'est une réelle opportunité pour nous d'avoir un stand au Mainsquare car nous rencontrons un public varié, qui n'est pas forcément acquis à notre cause, un public jeune et familial", explique Jérémy Castellani.
L'occasion aussi de récolter des fonds via la vente de vêtements, de gourdes, de sacs et de livres, pour cette association indépendante qui ne vit que grâce aux dons et à la vente de leurs objets éthiques et vegan.
Juste en face, les membres de l'antenne Pas-de-Calais du World Clean Up Day n'hésitent pas à faire danser les festivaliers : "l'objectif est de sensibiliser les gens au ramassage de déchets et de les mobiliser pour les actions qui seront menées près de chez eux", affirme Maude Gommeaux, membre de l'association. La journée mondiale du ramassage de déchets aura lieu le 16 septembre prochain. Le rendez-vous est pris.