Suspendus depuis plus d'un an, les soignants non vaccinés pourront réintégrer l'hôpital ce lundi 15 mai. Une décision rendue, symbolique à Arras et à Lille, puisque beaucoup ont décidé de quitter la profession.
Après 606 jours, la suspension des soignants va prendre fin. Les membres du personnel hospitalier ayant refusé l'obligation vaccinale pourront réintégrer leur service ce lundi 15 mai. Un décret, publié hier au journal officiel suspend l'obligation vaccinale contre le Covid-19.
Le 30 mars dernier, la Haute autorité de santé (HAS) avait déjà donné son accord à une fin de l'obligation vaccinale, compte tenu des données épidémiologiques et de la couverture vaccinale de la population générale.
Au centre hospitalier d'Arras, Denis Gaillet, membre de FO et représentant du personnel infirmier, accueille positivement la nouvelle. "Humainement, pour ces personnes, c'est une petite victoire", se réjouit-il.
Ça va faire drôle, mais on est contents de retrouver nos collègues. Le travail faisant, on laissera ça de côté.
Denis Gaillet, infirmier et délégué syndical Force Ouvrière
Une nouvelle qui intervient dans un contexte de pénurie de personnel soignant. Selon l'Agence régionale de santé (ARS), il manquerait près de 1 800 spécialistes du secteur de la santé. À cela s'ajoute l'arrivée de la période estivale, rappelle l'infirmier. "L'approche des vacances d'été est toujours un moment délicat. Beaucoup de collègues ne parviennent pas à prendre leurs trois semaines de congés réglementaires", déplore le syndiqué.
Une réintégration symbolique
Mais à Arras, les effets du décret sont symboliques. Rares sont les membres du personnel qui réintègreront les équipes ce lundi. En cause : un taux de vaccination fort, mais aussi des démissions successives et des reconversions. Secrétaire générale adjointe du syndicat CGT des techniciens, Elisabeth El Gellab fait le même constat à Lille. "Ils ne seront que 30 ou 40 à réintégrer l'hôpital, sur 13 000 agents non médicaux", estime-t-elle.
Un retour définitif des soignants ?
"Si le décret suspend l'obligation vaccinale, il ne l'abroge pas", remarque Elisabeth. Elle craint qu'en cas de nouvelle vague de contamination au Covid-19, le gouvernement ne "revienne sur sa décision". Le ministre de la Santé, François Braun, avait estimé qu'une levée définitive de l'obligation "aurait des conséquences dangereuses".