La vague de chaleur n'a pas fini de se faire sentir dans les Hauts-de-France où le pic est attendu, comme pour le reste du pays, jeudi 27 et vendredi 28 octobre. La question qui se pose désormais : les automnes à venir connaîtront-ils le même sort ?
"Comme un peu partout en France, ce sera le mois d'octobre le plus chaud jamais mesuré dans les Hauts-de-France". Patrick Marlière, météorologiste chez Agate Météo, a le mérite d'être clair.
Depuis le début du mois, le pays entier fait face à une vague de chaleur inédite. La région n'est pas en reste. Les températures sont largement au-dessus des normales de saison. "On est à 5-6 degrés au-dessus des normales de saison, explique-t-il. Ça continue dans la persistance d'événements majeurs suite à cet été exceptionnel".
Pic de chaleur ces jeudi 27 et vendredi 28 octobre
La raison de cette vague de chaleur et de douceur s'explique par la présence "d'une dépression qui se met sur le proche Atlantique et qui fait remonter des masses d'air chaud d'Afrique du Nord et du Sahara". Dans les deux prochains jours, il ne sera d'ailleurs "pas impossible d'avoir un ciel voilé par le sable".
Le pic de chaleur, quant à lui, est prévu pour ce jeudi 27 et vendredi 28 "avec des températures assez élevées avec 22-23 degrés par endroit".
Néanmoins, les records mensuels ne seront pas battus. "On aura les températures les plus élevées pour la dernière décade du mois d'octobre, précise Patrick Marlière. Jeudi et vendredi seront les jours les plus chauds jamais mesurés mais, pour le mois, ce ne sera pas un record".
En effet, "les records du mois d'octobre, c'est plutôt en début de mois".
On parle de vague de chaleur quand celle-ci reste plus d'une semaine ou 10 jours, ce qui est le cas. Là, pour l'instant, on est entre le pic et la vague. Le plus important, c'est qu'on est au dessus des normes.
Patrick Marlière, météorologiste chez Agate Météo.
Faut-il s'attendre une normalisation ?
La question qui se pose désormais, c'est de savoir s'il faudra composer avec de telles températures durant les débuts d'automne des années à venir. Seront-ils du même ordre ? "C'est trop tôt pour l'affirmer, mais le risque est présent."
Et pour les jours à venir (voir nos prévisions), "on va très légèrement sortir" de cette vague de douceur. "Les températures vont baisser un peu d'ici ce week-end, on sera toujours au-dessus des normales de saison, mais il n'y aura pas de froid annoncé". Car quand on regarde les modèles météos à Lille, "on sera entre 8 et 10 degrés le matin après cet épisode, et entre 15 et 17 degrés l'après-midi."
Autre exemple : à Amiens, selon Météo-France, les températures de début de semaine prochaine oscilleront entre 9 et 11 degrés le matin, et de 16 à 18 degrés à l'après-midi. Cela reste toujours au-dessus des normales de saison.
Et même si Patrick Marlière note que cette situation est arrangeant "pour le chauffage et l'électricité" car il n'y aura "pas trop de difficulté pour respecter les 19 degrés", la tendance saisonnière laisse entrevoir "un petit coup de froid en décembre".
Des températures en dessous des normales pourraient aussi être observées en février, "mais il est difficile de dire si ces événements se dérouleront de la sorte".
De nombreuses activités sont touchées par ces chaleurs inédites, à l'image du secteur agricole. Il existe en effet une inquiétude concernant la sécheresse et l'état des nappes phréatiques.
Les fortes précipitations tombées sous forme d'averse et d'orage "ne sont pas les plus utiles pour pénétrer les sols, elles arrivent sur des sols secs, s'écoulent par ruissellement et ne peuvent pas s'infiltrer facilement", conclut-il.