A Arras, une structure prend en charge et suit, sur le long cours, des hommes violents avec leur conjointe. Nos journalistes ont pu recueillir le témoignage de l'un d'entre eux....
"Je lui ai tiré les cheveux, par impulsivité. C'est pas beau, c'est pas bien. J'aurais dû prendre sur moi". Guillaume (prénom changé) apprend au fil des semaines à revenir sur ce qu'il a fait. Un soir d'avril après 11 ans de concubinage, dans un climat conjugal tendu, c'est la dispute de trop. Un coup, un geste violent.Interpellé, placé en garde à vue, Guillaume, conformément à la loi de 2004 sur l'éloignement des maris violents, vit désormais à 20 km du foyer familial, près d'Arras. Le procureur contraint Julien à un suivi socio-judiciaire. Première étape : mettre des mots sur les actes.
"Je me dis : Pourquoi je lui ai tiré les cheveux ? Il faut que j'avance, que je redresse la tête et je recommencerai plus. D'en parler on se rend compte de la situation dans laquelle on s'est mis."
"Je me rends bien compte de la faute grave que j'ai commise. A l'inverse, d'être éloigné aussi longtemps des enfants c'est lourd. Je sais bien que j'ai commis une faute (...) Je pense à ce que je lui ai fait subir en tant que maman, en tant que femme (...) D'où ma réflexion de me dire à l'avenir : "Attention tu peux pas, réagis autrement, par les mots, mais réagis autrement..."
Et il poursuit : "J'ai honte. je devrais être au travail (...) Le soir, je devrais être à la maison... Je rentre pas. Parce que j'ai fauté... Je suis puni."
Parallèlement à ses entretiens individuels, il va suivre durant 4 semaines un programme de responsabilisation en participant à un groupe de parole. Dispositif qui a fait ses preuves. "Depuis 10 ans, on a reçu plus de 750 auteurs de violences conjugales. Le bilan est positif avec moins de 10 % de récidives", explique Benoît Durieux, Association Solfa.
Guillaume comparaîtra devant un tribunal à la fin du mois. Une ultime étape qu'il attend avant de prendre un nouveau départ.