Plus de 100 salariés de Novares sont en grève, à Libercourt (Pas-de-Calais), depuis lundi 6 mars. Des débrayages ont également eu lieu sur le site de Villers-Bretonneux (Somme). L'équipementier automobile produit des pièces plastiques et les fournit principalement à Toyota.
"On n'a pas l'intention de lâcher aujourd'hui !" Après quatre jours de grève, la mobilisation reste entière sur le site de Novares, à Libercourt.
"Sur les quelque 200 salariés, la moitié sont en grève, essentiellement des ateliers de production", annonce David Real, délégué CGT.
Notre première revendication, c'est une augmentation des salaires de l'ordre de 150 euros net par mois. Là, on nous propose environ la moitié.
David RealDélégué CGT Novares Libercourt
"Nous n'avons pas eu de proposition concrète de la direction", estime David Real, délégué CGT Novares à Libercourt. Les négociations annuelles avec la direction seraient même terminées depuis hier soir. "Je voudrais qu'on les rouvre", précise-t-il.
Contactée, la direction n'a pas encore donné suite à nos demandes.
Les salariés ont l'intention de poursuivre la grève au moins jusqu'à demain, vendredi 10 mars, voire la semaine prochaine. Sur les cinq sites Novares en France, trois seraient en grève : Libercourt, Villers-Bretonneux et Strasbourg.
Impact majeur sur Toyota Onnaing
Principal client de Novares, spécialisé dans les pièces en plastique : Toyota. À Onnaing, près de Valenciennes, la production est donc à l'arrêt depuis mardi. Aucune Yaris ou Yaris Cross, voiture la plus produite en France l'an dernier, ne sort.
"Le stock est à 0. On est à flux tendu. Tant qu'on n'a pas de pièces, on ne peut pas produire", explique Thomas Mercier, délégué syndical CFDT à Toyota Onnaing.
Conséquence : 3 600 salariés ont été placés en activité partielle. Tous suivent le conflit social du sous-traitant Novares, au jour le jour. "Aujourd'hui, on a un CSE à 11 heures pour savoir si les équipes de cet après-midi, qui embauchent normalement à 13h57, travaillent ou pas."
On a des salariés qui viennent de très loin et ils savent trois heures avant s'ils travaillent... C'est de l'hyper flexibilité.
Thomas MercierDélégué CFDT Toyota Onnaing
Ce jeudi 9 mars, l'équipe de production de l'après-midi a à nouveau été annulée. Un autre CSE se tiendra à 17h30. "On prend les décisions au fil de l'eau, il faut que l'on soit prêt à reprendre", indique le porte-parole de Toyota Onnaing.
"On regrette d'être pénalisés mais nous n'avons malheureusement pas d'autres choix que d'attendre la reprise d'activités chez notre fournisseur", précise-t-il.
Au total, suite à ce mouvement chez Novares, Toyota Onnaing accumulerait un retard pour la production d'environ 3 200 véhicules.