France 3 vous emmène parcourir les véloroutes de la région. À Ardres entre Calais et Saint-Omer, étape de l'EuroVelo n°5, l'occasion de découvrir le plus grand lac de la côte d'Opale et les marais de Guînes.
Suivons la véloroute de la Via Francigena (chemin de pèlerinage reliant Canterburry à Rome), en commençant au bord du lac d'Ardres.
Le lac d'Ardres
Il est le symbole de la douceur de vivre. 64 hectares d'une eau calme et peu profonde, idéale pour les amateurs de pêche. Le lac d'Ardres est une ancienne zone de marée qui regroupe aujourd'hui trois étendues d'eau : le marais du Vivier, le grand lac et le plus petit, celui du Palentin. L'été se vit ici au rythme des activités nautiques. Depuis 30 ans, c'est sur la base municipale de loisirs que des centaines d'enfants viennent se mettre à l'eau.
Une parenthèse hors du temps où chaque jour la balade sur l'eau peut recommencer sans lasser. Des enfants de 6 ans à 15 ans, sont encadrés par une équipe de dix animateurs sportifs qui séjournent ici, pour une semaine entre camping-nature et randonnée sur l'eau.
"Ici, on peut pratiquer beaucoup d'activités, expose Julien Trocmé, responsable de la base nautique municipale. C'est principalement canoë, kayak, paddle, catamaran, optimiste, planche à voile. Donc c'est vraiment assez diversifié, assez varié, c'est vrai qu'on n'a pas besoin d'aller à la mer. En plus ce qui est bien ici, c'est qu'on est un petit peu moins dans l'affluence et c'est vrai que les enfants, ils se retrouvent bien." Le lac d'Ardres une bulle de verdure pour de la glisse en eau douce.
L'avenue du lac – une allée de 2 km de long, très fréquenté par les cyclistes – marque le début d'un itinéraire touristique qui relie Ardres à sa voisine Guînes, grâce à une véloroute. Une balade chargée d'histoire. "Les lacs étaient initialement une zone marécageuse, explique Romain Blain, responsable à l'Office de tourisme. Transformée par la main de l'homme, qui a extrait la tourbe pour chauffer les habitations de l'Ardrésis, il en a fait désormais trois lacs mi-sauvages mi-artificiels."
La véloroute des Marais
Une fois loin de la ville, on arrive directement sur l'EuroVelo 5, plus communément appelée la "véloroute des Marais". Il s'agit là de 17 km de parcours de d'Ardres, en direction du pont de Coulogne avec un premier tronçon d'Ardres à Guînes (10 km) et de Guînes au pont de Coulogne, (7 km).
C'est ici que se situe l'une des zones historiques les plus importantes de la région : le Camp du drap d'or, qui s'est déroulé en 1520. "C'est le roi de France François 1ᵉʳ et le roi d'Angleterre Henri VIII qui se sont rencontrés dans un but diplomatique pour faire face à Charles Quint, l'empereur espagnol, raconte Romain Blain. Malheureusement, ce fut un échec, car il n'y a pas eu d'accord à la fin de cela."
En longeant du canal, on arrive sur la deuxième portion de la véloroute des marais. D'après Romain, "en 928, les Guînois ont pu voir arriver un drakkar viking, avec à bord Siegfried le Danois et son équipage." Les Vikings remontaient tout le canal pour arriver jusqu'à Guînes. Ils sont arrivés de la mer et ont emprunté ce canal en direction la commune de Guînes.
Les marais de Guînes
Entre légende et réalité. La véloroute traverse les marais de Guînes. Une mosaïque de prairies entrecoupées de canaux. C'est ici que, depuis plus de deux ans, Loïc Lavoye travaille la terre. Une tourbe fertile pour ses légumes de saison entièrement cultivés à la main. Que du naturel : une évidence pour ce tout jeune maraîcher de 26 ans.
"Ici avec la mairie, il y a un contrat qui m'oblige à être bio et ça tombe bien parce que je le voulais aussi, sourit Loïc. Je me déplace très peu en voiture, uniquement quand je n'ai pas le choix, par exemple la veille de marché, parce que sur mon vélo, pour tout charger, ça va être un peu compliqué, mais l'objectif après, c'est d'aller au marché avec les ânes."
D'ailleurs, chez ce maraîcher, pas de bruit de moteur. Juste deux ânes pour l'aider à cultiver le sol. "Ici, vu qu'on est dans un marais, la terre est quand même vachement friable et on n'a pas besoin de passer avec un gros tracteur, relève Loïc. Donc l'âne est vraiment adapté à ce travail-là. Il marche un pied devant l'autre, donc il prend très peu d'espace entre les cultures, ce qui fait qu'on peut les densifier."
Hébergé par le maraîcher, Téoula, l'âne du Cotentin et son inséparable accolyte Benji, le baudet du Poitou, appartiennent à une association qui développe l'écotourisme. Une vie au grand air, en échange de menus travaux. "En fait, ils sont complémentaires, expose Loïc. Ils ont 15 ans, (...) c'est leur troisième exploitation maraîchère, il leur faut juste un peu d'herbe, un peu de sol et ils sont partis ! C'est vachement agréable de travailler avec des bêtes qui nous écoutent qui sont contentes de nous voir ; qui sont contentes de travailler. C'est que du bonheur !"
Avec Isabelle Girardin / FTV