C'est l'histoire d'une association de 8500 bénévoles qui 365 jours par an sauve des vies en mer. La Société Nationale de Sauvetage en Mer vit grâce à 80 % de dons privés. Comme toutes les stations de France, celle de Berck-sur-Mer compte en ce mois de décembre sur la générosité de la population.
Guy Lardé, est inquiet. Le président de la station de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) de Berck depuis 5 ans constate que la Covid, a eu une incidence sur leur activité en 2020 : "Nous avons fait moins d'interventions mais il y a eu aussi moins de dons. Une baisse entre 40 et 50 % au niveau national comme au niveau local. Or le mois de décembre à lui seul représente 30 % des dons annuels. Et pour l'instant c'est timide".
80 % de dons privés
La station de Berck existe dans sa forme actuelle depuis 1993. Aujourd'hui elle fonctionne grâce à 25 bénévoles dont un quinzaine de naviguants. La moitié de l'effectif est encore en formation. Il faut en moyenne 2 ans et un gros budget pour former un sauveteur : "C'est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles. On récupère même des gens qui aiment la mer mais qui n'ont pas forcément de lien avec elle. On peut parfois rester plusieurs semaines sans intervenir et puis on peut être sollicités trois fois dans la même journée. Ce n'est pas simple à gérer. Nos interventions sont déclenchées par le Cross Gris-Nez qui reçoit tous les appels de secours".
Berck fonctionne avec un budget annuel de 20 000 euros sans compter le renouvellement du matériel. Le bateau a lui seul coûte 120 000 euros et a une durée de vie de 15 ans : "Nous l'avons acheté en 2012 mais nous sommes déjà en train d'économiser pour le suivant. 1/3 est payé par la SNSM nationale, 1/3 grâce à des subventions et le dernier tiers, c'est la station de Berck !", détaille Guy Lardé.
20 interventions par an à Berck
Remorquage, sauvetage, personne disparue. La SNSM intervient sur tous les fronts, sous les ordres du Cross Gris-Nez qui déclenche les moyens idoines, hélicoptère, pompiers... En 2019, le bateau de la station de Berck est sorti une trentaine de fois : "Nous intervenons pour des choses parfois très graves et en 2019, je pense que nous avons sauvé au moins 30 vies. C'est pour cela que recueillir des dons est primordial. Nous sommes tous bénévoles et nous venons compléter les moyens de secours de l'État", ajoute le président berckois dont le mandat s'achève normalement en 2021. Mais faute de successeur à l'horizon, Guy Lardé sait qu'il va prolonger son activité.
66 % de déduction fiscale des dons
En 2019, près de 37 000 personnes ont été prises en charge en France par la SNSM. Les secours sont joignables en composant le 196.