Tous les samedis, pendant 1h15, l'office de tourisme de Béthune propose de remonter le temps pour découvrir la ville à l'époque médiévale. Si la plupart des fortifications et des monuments de l'époque ont été détruits, certaines œuvres sont encore en état, et cachées à la vue des habitants... Même les plus aguerris.
Sur la Grand'Place de Béthune, le beffroi trône au milieu des pavés et des terrasses de cafés. Au sommet de la tour de 33 mètres, quelques têtes peuvent parfois se distinguer parmi le gré, lors des visites guidées organisées par l'office de tourisme. Le samedi, pendant 1h15, les guides proposent de remonter quelques centaines d'années en arrière, pour se rendre au Moyen-Âge, au temps de la construction du beffroi.
Vue panoramique
Le beffroi de Béthune, comptant parmi les 23 beffrois classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2005, est un monument "vraiment unique", souligne Charles Dubois, guide conférencier à l'office de tourisme de Béthune. "Contrairement à d'autres, ce beffroi se trouve seul sur la place." D'origine tous les beffrois sont construits ainsi, puis avec le temps, "on leur colle une halle aux draps, un Hôtel de ville... Comme ç'a pu être le cas à Béthune à une époque." En plus de cela, le beffroi de Béthune est "d'origine". Selon le guide, "il date vraiment de 1388, ce sont les mêmes pierres, rien n'a changé."
Une fois les 133 marches escaladées, une vue panoramique s'offre aux visiteurs méritants. Un chemin que faisait quotidiennement le guetteur au Moyen-Âge, pour regagner le chemin de ronde. "Le guetteur passait sa journée sur ce chemin pour surveiller les alentours. Il regardait au loin pour prévenir les attaques ennemies", raconte Charles Dubois, en précisant que le guetteur pouvait apercevoir les troupes adverses une trentaine de jours en avance. "En haut du Beffroi, on peut voir à une trentaine de kilomètres !"
Le dernier vestige des remparts
Malgré la visibilité qu'offre la tour, les visiteurs doivent en descendre pour pouvoir observer l'un des secrets les mieux gardés de la ville : le dernier vestige de ses anciens remparts. Cachée dans la cour de l'ancien internat du lycée Louis Blaringhem, la tour Saint-Ignace se dérobe à la vue des passants et des personnes étrangères à l'école. "Hormis le beffroi, on oublie vite que Béthune a été une ville médiévale : le centre de la ville a été détruit à 90% lors de la Première guerre mondiale, il ne nous reste presque rien de cette époque", indique Charles Dubois.
Pourtant, au Moyen-Âge, 80% du budget de la ville était consacré à l'entretien des remparts. Le guide explique : "Béthune était une ville marchande, donc une ville assez riche, qui se trouvait dans une terre de conflits. Donc forcément la défense était cruciale face aux attaques des Anglais, à la Flandre, l'Artois, ou encore aux Espagnols."
Presque invisibles aujourd'hui, des remparts, construits notamment par Vauban, ceinturaient la commune, avant d'être détruits à la fin du XIXè siècle. "Mais cette fortification a été préservée car elle n'était plus une tour d'artillerie depuis bien longtemps : avec ses murs de 3 mètres d'épaisseur, la tour Saint-Ignace a été glacière, magasin à poudre, et surtout, château d'eau."