Créée en 1922, l'abbaye accueillait des sœurs carmélites, en charge du monastère. Fatiguées, les sept dernières religieuses ont décidé de passer à autre chose. C'est toute une histoire du Béthunois qui prend fin.
Pour les soeurs du Carmel de Fouquières-les-Béthune, c'est l'heure du grand départ, plus de cent ans après l'arrivée des premières Carmélites.
Un site remarquable, un patrimoine qui se perd
Soeur Marguerite est dans les derniers préparatifs. Le coeur serré, elle s'apprête à quitter l’atelier de reliure dans lequel elle a travaillé 40 ans. Coutures, dorures … ici, tout était fait main. Un savoir faire qui tend à disparaitre. "J'aurai bien aimé transmettre ce beau métier, mais personne n'est intéressé" avoue-t-elle, l'air triste.
L'ambiance unique du carmel
Soeur Bernadette est la responsable de la communauté. Dès son arrivée dans le Nord, elle s'est sentie à l'aise : "comme un poisson dans l’eau. Je n'ai jamais regrettée d’etre venue". Des décennies plus tard, les habitantes des lieux ont donc décidé de renoncer à leur quotidien rythmé par la prière et le travail.
"Ça un fait pincement au cœur. J’aurai bien aimé transmettre ce beau métier mais personne n'est intéressé “
Sœur Marguerite
Agées entre 60 et 80 ans, elles s'estiment trop fatiguées pour continuer à faire vivre le monastère."Cela devient trop lourd. On n'arrive plus toujours a être souriante." analyse Soeur Chantal, sereine vis-à-vis de cette décision, murement réfléchie en communauté.
La majorité de ces femmes va rejoindre des associations. Comme un nouveau départ pour Soeur Marie-Thérèse. "J'espère que ça sera le dernier avant le grand !" partage-t-elle dans un sourire.
Plus de cent ans d'histoire
Les septs dernières religieuses de cette abbaye, située à quelques kilomètres du centre de Béthune, ont organisé ce premier week-end de mai une dernière exposition vente. Deux fois par an, c'était pour elles l'occasion de valoriser leur savoir-faire et de rencontrer les habitants de la région. Des moments de partage uniques pour certains riverains. Pratiquants ou non, ils regrettent la décision prise : “J’ai tissé des liens avec les carmélites, c'est dommage que le site ferme".
Dans le Béthunois, c'est une lueur de patrimoine qui s'éteint. Le propriétaire de l'édifice espère lui..qu’il demeurera un lieu religieux.