Les fidèles de la fraternité Saint-Pie X avaient jusqu'au vendredi 14 avril pour rendre les clés de la chapelle Sainte-Victoire à la commune de Hames-Boucres. Face à leur refus, le maire engage une procédure d'expulsion.
Depuis près de quarante ans, les fidèles de la fraternité Saint-Pie X (catholiques traditionnalistes non reconnus par l'Eglise) se rendent à la chapelle Sainte-Victoire de Hames-Boucres pour assister à la messe traditionnelle en latin, la seule dans le Calaisis.
La présence de la Fraternité n'était jusqu'à maintenant pas un réel problème pour la commune, d'autant plus que ses fidèles entretenaient le lieu depuis des années. Mais en mars dernier, l'église Saint-Martin a été frappée par un arrêté de péril après un diagnostic de la DRAC, engageant des années de travaux. Le maire n'avait plus d'autre option que de récupérer la chapelle pour ses administrés et de demander le départ de la Fraternité. " J'applique la loi 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat qui dit que pour la religion catholique, le seul affectataire c'est l'évêque, qui est en communion avec Rome", évoque le maire Philippe Bouchel, contacté ce matin.
Avis d'expulsion
Ce vendredi 14 avril, les fidèles de la Fraternité Saint-Pie X ont refusé de rendre les clés de la chapelle au maire de Hames-Boucres comme cela était prévu. "Ils veulent une décision juridique, un avis d'expulsion, donc on va aller au tribunal". La Fraternité avait pris l'habitude depuis près de quarante ans d'assister à la messe traditionnelle en latin dans la chapelle. "Sauf que quand je me suis penché sur le dossier, je me suis aperçu que l'occupation de la chapelle n'est absolument pas sécurisée sur le plan juridique, cela engage ma propre responsabilité en cas d'accident", confie l'édile.
Une cohabitation impossible
Mais alors pourquoi les paroissiens catholiques ne pourraient-ils pas cohabiter avec les membres de la Fraternité ?
Réponse de l'évêque d'Arras, Monseigneur Olivier Leborgne : il souhaite que la chapelle soit rendue aux habitants de la commune, et donc retirée du culte de Saint-Pie X, non reconnu par l'Eglise.
Une décision que les fidèles de la Fraternité regrettent "nous partageons pourtant la même religion", déplore une membre de la Fraternité en sortie de messe alors qu'une pétition intitulée "sauvons notre messe en latin et notre chapelle" a été lancée sur les réseaux et a récolté plus de 550 signatures.
En attendant, Philippe Bouchel espère que "pour la fin de l'année, ils seront partis, parce que tout cela retarde les travaux de l'église du village. Nous ne voulons pas une guerre de religions, mais nous voulons que nos administrés puissent aller à la messe".