Solyne, Sidonie et Clarisse, étudiantes en BTS communication au lycée Saint-Joseph ont souhaité s’investir pour les femmes atteintes d’un cancer. Elles ont lancé une campagne pour inciter au don de cheveux qui permet de fabriquer des perruques.
"J’ai perdu une amie qui était atteinte d’un cancer", confie Sidonie. C’est avant tout pour cela qu’elle a fait le choix de lancer l’initiative "Give your hair". L’objectif : inciter les femmes à faire don de leurs cheveux pour aider les personnes atteintes d’un cancer.
Une aventure dans laquelle elle s'est lancée avec deux amies, le rendez-vous était fixé au 15 novembre au salon Esquisse de Soi situé à Boulogne-sur-Mer.
Un acte symbolique
Au cours de la matinée quelques personnes se sont prêtées au jeu dont Sidonie : "J’étais contente de faire cet acte symbolique et important selon moi", explique-t-elle. Campagne sur les réseaux sociaux, flyers…
Les trois étudiantes se sont investies pour mobiliser un maximum de personnes. Et ce n’est pas par hasard qu’elles ont choisi ce salon de coiffure. Helen Wasselin, responsable du salon, se mobilise également quotidiennement pour les femmes atteintes d’un cancer.
Une féminité anéantie
Depuis 4 ans, cette coiffeuse également prothésiste capillaire accueille des femmes atteintes par cette maladie dans son salon. "J’ai eu un déclic le jour où une jeune cliente âgée d’une trentaine d’années que je coiffais régulièrement m’a dit : on ne va pas se voir pendant un petit moment parce que je vais avoir un traitement, mes cheveux vont tomber", confie avec émotion Helen.
Elle ajoute "j’étais totalement perdue, pas du tout informée sur le sujet alors que c’est mon métier de tout savoir sur les cheveux. A ce moment-là, j’avais honte de ne pas savoir quoi lui répondre, alors je me suis dit qu’il fallait absolument que je me forme".
Passé la porte de son salon désormais, une petite salle privative accueille les femmes malades. Un cocon qu’elle a créé pour que celles qu’elle reçoit chaque jour avec bienveillance, conservent leur intimité. "Ce n’est déjà pas évident pour ces femmes de franchir ma porte alors il fallait qu’elles se sentent bien, dans un endroit où elles peuvent tout relâcher, se confier", précise Helen.
"Je suis une vraie éponge"
Les confidences font désormais partie du quotidien d’Helen. "Chaque femme vient avec son histoire et je me dois de l’écouter. C’est aussi important pour moi de les accompagner également dans le côté psychologique, je ne suis pas simplement là pour leur poser une perruque, c’est bien plus que ça. Je suis une vraie éponge. Face à elles je reste de marbre pour qu’elles ne sentent pas mes émotions mais ce n’est pas toujours évident à gérer".
Alors Helen écrit, pour mettre des mots sur ce qu’elle ressent, retranscrire le quotidien, la douleur et la souffrance de ces femmes qu’elle rencontre chaque jour. D’ici quelques mois, elle espère pouvoir sortir son livre pour mettre en avant le combat de ces femmes.
Un espoir pour ces femmes
15 jours à 3 semaines après la première chimiothérapie, la perte de cheveux intervient. Un choc pour ces femmes. Alors à chaque rendez-vous le même processus : "C’est très rapide, les femmes ont finalement très peu de temps pour se renseigner la dessus mais grâce aux équipes médicales elles sont bien informées et savent très rapidement vers qui elles doivent se diriger", précise la coiffeuse. Totalement désemparées, c’est auprès d’Helen que ces femmes espèrent retrouver leur féminité.
En un jour seulement Helen reçoit les perruques commandées. Les premiers essayages se font donc très rapidement, afin d'être réactif au moment où les femmes doivent affronter cette étape de la maladie.
Un compagnon de survie
La coiffeuse essaye au maximum de prendre en charge les démarches administratives pour accompagner au mieux ces femmes en détresse. "L’objectif est de les aider à trouver le meilleur compagnon de survie. Elles sont tellement désemparées qu’il faut que tout soit simple, qu’elles se sentent rassurées". Un compagnon de survie qui les accompagne bien souvent pendant plusieurs mois...
Selon des chiffres de la ligue contre le cancer, une femme sur 8 est atteinte du cancer du sein, une fois dans sa vie. À l’heure actuelle, environ 50 000 femmes recourent chaque année en France à des perruques capillaires.
Les tarifs des perruques mises à disposition des femmes au salon Esquisse de Soi :
- Classe 1 : synthétique - > 350€ remboursés à 100% par la sécurité sociale depuis le 1er avril 2019.
- Classe 2 : composée à 50% de cheveux synthétique et à 50% de cheveux naturels - > 550€ remboursés à hauteur de 250€ par la sécurité sociale.