Pour sa première visite en tant que secrétaire d’État chargé de la mer, Hervé Berville s’est rendu à Boulogne-sur-Mer, ce vendredi 29 juillet, où il a rencontré tous les acteurs de la filière pêche boulonnaise et régionale.
Criée de Capécure ce matin aux aurores, Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire ensuite, et enfin entreprise de transformation de poisson… Ce vendredi 29 juillet, les visites se sont enchaînées pour le secrétaire d’Etat chargé de la mer, Hervé Berville, qui a choisi Boulogne-sur-Mer pour sa première visite. À ses côtés pendant la matinée, Frédéric Cuvillier, maire de la ville et lui-même ancien secrétaire d’Etat chargé de la mer, a fait office de guide.
C’est dans cette ville portuaire que le tout nouveau secrétaire d'État, nommé début juillet au sein du gouvernement d’Elisabeth Borne, a annoncé aux pêcheurs la prolongation de l’aide au carburant : 35 centimes par litre de gazole jusqu’en septembre. Un engagement financier important, ce qu’il tient à rappeler :
Depuis avril 2021, le prix du gasoil de pêche a en effet presque triplé, mais pas les salaires. Dans l’équipage de Sébastien Leprêtre, patron de chalutier, ils ont même baissé de 30%. S’il apprécie cette solution présentée par le gouvernement, il n’en oublie pas moins ses limites, comme évoqué au micro de France 3 :
Tandis que le gouvernement entend réunir en août les pêcheurs, mareyeurs et acteurs de la grande et de la moyenne distribution, Frédéric Cuvillier pointe justement du doigt la nécessité d’une prise en compte globale de la filière pêche : "Il faut que le ministre de la mer puisse embrasser toutes ces questions, qui sont des questions d’emploi, sociales et écologiques."
Enjeux internationaux
La question est également internationale, puisque 75% du poisson consommé en France est aujourd’hui importé. L’ombre du Brexit plane donc aux abords des quais : une dizaine de bateaux boulonnais n’ont toujours pas reçu de licence pour travailler dans les eaux britanniques, ce qui n’est pas sans inquiéter le secteur. "Il faut quand même avoir en tête qu’en 2026 il va falloir renégocier le Brexit, et il ne faut pas se mentir, ça va être compliqué", prévient Stéphane Pinto, vice-président du Comité régional des pêches :
À plusieurs reprises durant la matinée, le secrétaire d'Etat a fait allusion au travail conséquent à fournir pour obtenir ces produits de la mer. À Boulogne-sur-Mer, la pêche emploie plus de 5 000 personnes.