L'USBCO rêve toujours de pouvoir jouer un barrage pour éventuellement monter en Ligue 2.
Ce mercredi, le comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football (FFF), se réunira en visioconférence pour examiner les décisions adoptées la semaine dernière par la Ligue du football professionnel (LFP) et notamment, l’élargissement de la Ligue 2 à 22 clubs. Cette réunion importante dans un contexte conflictuel, concerne directement l’Union sportive de Boulogne Côte d’Opale (USBCO), qui espère toujours accéder à la ligue 2 la saison prochaine.
Comme il fallait s’y attendre, Noël Le Graët a décidé de réunir rapidement le « gouvernement » du foot français quelques jours après l’assemblée générale de la LFP. Lors de cette journée mouvementée, les acteurs du foot pro ont acté le passage de la ligue 2 de 20 à 22 clubs. Pour les Hauts-de-France, Marc Ingla (LOSC mandat), Bernard Joannin (Amiens SC), Joseph Oughourlian et Arnaud Pouille (RC Lens), Eddy Zdiech (VAFC) et Fulvio Luzi (Chambly) représentaient leur club à cette AG et ont pris part au vote électronique.
Les votants ont donc adopté le point n°2 figurant dans le procés-verbal où l’on peut lire : «L’Assemblée Général (...) décide à 57,11% des suffrages exprimés (soit 54,25 voix pour) de ne prononcer aucune descente du championnat de Ligue 2 vers celui de National 1 ce qui porte à 22 le nombre de participants pour la saison 2020/2021. Dit qu’à l’issue de la saison 2020/2021, le nombre de descentes devra permettre de revenir à une compétition à 20 clubs pour la saison 2021/2022. Prend note de l’intervention d’Olivier SADRAN s’étonnant de la différence de traitement entre la Ligue 1 et la Ligue 2 traduisant, à ses yeux, un manque d’équité. »
Principe de l’égalité de traitement
Principale conséquence de cette décision : Le Mans et Orléans, relégables, restent en Ligue 2 tandis que Pau et Dunkerque, promus de Nationale 1, complètent ce championnat à 22 clubs. Une extension possible sur le plan réglementaire, mais que le comex risque fort d’annuler car « contraire à l’intérêt supérieur du football ou aux statuts et règlements », selon l’article 5 de la convention liant la LFP à la FFF.
Depuis le début de la crise sanitaire, Noël Le Graët a toujours voulu une égalité de traitement entre tous les championnats, professionnels et amateurs, avec des montées et des descentes entre chaque division. Le puissant président de la FFF veut aussi à tout prix éviter des cas particuliers, pour éviter de compliquer une situation déjà suffisamment explosive comme cela. Nombreux déjà sont les clubs à avoir déposé des recours que la Justice devra trancher.
Il serait ainsi difficile de faire admettre aux dirigeants d’Amiens et Toulouse que la ligue 1 reste à 22 clubs et que leur club est relégué, alors que la Ligue 2 passerait à 22 et que Le Mans et Orléans se maintiendraient. Le débat aussi est vif dans les clubs amateurs condamnés à la relégation. Dans ce contexte particulier, que peut espérer Boulogne, 3è du championnat national à l’issue de l’interruption officielle des championnats, et qui espérait la semaine dernière encore pouvoir disputer un barrage contre les Chamois Niortais, 18è de ligue 2 ?
COMMUNIQUÉ OFFICIEL SUITE À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA @LFPfr
— US Boulogne CO (@usbco_officiel) May 21, 2020
?? https://t.co/7UxG6F6teS pic.twitter.com/H1VHUyf6g8
Après l’AG de la LFP, l’USBCO a publié un communiqué où elle déclare : « Notre club a pris acte ce mercredi soir du vote favorable de l’Assemblée Générale de la Ligue de Football Professionnel en faveur d’une Ligue 2 à 22 clubs pour la saison 2020-2021. L’USBCO se satisfait de cette première étape. Nous savons compter depuis le début sur le soutien de notre Fédération qui, dans ce cas d’une Ligue 2 à 22 clubs, saura sans nul doute faire respecter le principe réglementaire d’au moins une descente comme cela fut le cas dans l’ensemble des divisions du football français. Ne pas appliquer de relégation de Ligue 2 en National créerait en effet un sentiment d’injustice inacceptable par l’ensemble du football amateur.
Ce schéma aurait l’avantage d’être en parfaite cohérence avec l’ensemble des décisions prises jusqu’alors par la Fédération Française de Football (F.F.F.) tout en étant solidaire puisqu’il permettrait le maintien du 18ème et du 19ème de Ligue 2…tout comme celui du 15ème et 16ème de National !
Si tel était le cas, l’USBCO serait alors très heureux de rejoindre ce groupe de Ligue 2 à 22 clubs la saison prochaine. »
Plus de barrage ?
Les dirigeants boulonnais n’évoquent donc plus un barrage, possibilité qui n’a d’ailleurs pas été abordée par l’AG de la Ligue. Cette hypothèse semble même écartée, après la décision du Comité national olympique et sportif français annoncée hier soir. Le CNOSF a rejeté mardi les recours de l'AC Ajaccio, Troyes et Clermont, trois clubs de Ligue 2 qui souhaitaient organiser des barrages d'accession en L1, a indiqué lundi la Ligue (LFP). Le vainqueur des barrages aurait dû affronter Nîmes, 18e de Ligue 1. Là aussi, difficile pour la FFF de faire deux poids, deux mesures.
Le dernier espoir de l’USBCO serait donc un accès direct à la Ligue 2, si la FFF maintient le principe de descente entre les championnats. Boulogne remplacerait alors Niort, mais seulement dans le cas d’un championnat à 22, ce dont ne veut justement pas Noël Le Graët.
Le président de l’USBCO Reynold Delattre, que nous avions contacté avant l’AG de la LFP, comptait sur le soutien de Noël Le Graët, considéré comme le meilleur avocat du football amateur. L’heure était alors à l’optimisme. Mais à la veille du Comex, la situation a bien évolué.
Un nouveau coup de théâtre n’est pas à écarter dans ce feuilleton interminable qui voit le football français se déchirer. Mais les dirigeants, salariés, joueurs et supporters boulonnais risquent de connaître ce mercredi une journée crispante…