Le secrétaire d'État chargé de la Mer a annoncé la prolongation de l'aide de 25 centimes par litre de gazole jusqu'au 1er février prochain pour les pêcheurs. Un soulagement pour les professionnels des Hauts-de-France, qui savent néanmoins que des solutions pérennes doivent être trouvées.
L’annonce a été faite par le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, dans une interview accordée à nos confrères du Télégramme.
Mise en œuvre depuis le 17 mars dernier après l’éclatement de la guerre en Ukraine, l’aide carburant de 25 centimes (hors taxe) par litre de gazole va être prolongée pour les pêcheurs. Alors qu’elle devait prendre fin au 15 novembre, elle court jusqu’au 1er février 2023. "On l’accueille plutôt favorablement, particulièrement en fin d’année alors que nous sommes en train d’établir les quotas pour 2023, réagit Bruno Dachicourt, délégué CFTC pêche régionale. Avoir ça en moins à gérer, c’est une bulle d’air bien appréciée".
Face aux multiples crises que traverse la filière pêche, le Gouvernement prend ses responsabilités et est à l'écoute des inquiétudes des professionnels.
Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer
Une bouffée d’oxygène bienvenue alors que certains craignaient de devoir rester à quai après la mi-novembre, notamment sur le littoral des Hauts-de-France. Le délégué syndical abonde. "Nous sommes en pleine saison de la pêche à la coquille. Cette technique consomme moins de gazole que celle au chalut donc ça allait pour eux mais pour ceux qui ne pèchent pas grand-chose actuellement, c’était plus compliqué. Une question se posait : « Est-ce que ça vaut le coup de sortir ou pas ? » Avant, personne ne se demandait ça".
20 millions d’euros supplémentaires investis, et après ?
"Au regard des conséquences économiques de la guerre en Ukraine qui perdurent pour le secteur de la pêche en raison du niveau toujours élevé des prix du carburant, un maintien du dispositif d’aide a été décidé", indique le secrétariat d’État chargé de la mer dans un communiqué. 45 millions avaient été budgétés par l’Etat, cette prolongation pourrait représenter jusqu’à 20 millions d’euros supplémentaires.
Une bonne nouvelle, qui reste toutefois temporaire. Aujourd’hui, c’est toute la filière pêche qui doit se réinventer. "On doit maintenant trouver des solutions pérennes parce qu’on ne va pas pouvoir continuer tout le temps comme ça, il y a la feuille de route sur la décarbonation sur les navires", conclut Hervé Berville. Un chantier qui ne fait que débuter.