Le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry a répondu ce mercredi soir sur France 3 aux accusations du chroniqueur Yann Moix, qui déclare depuis plusieurs jours avoir filmé à Calais de nombreuses violences policières commises sur les migrants à Calais.
La préfecture du Pas-de-Calais, via son compte Twitter, avait immédiatement réagi aux premières accusations de Yann Moix, dans l'émission "On n'est pas couché" sur samedi 6 janvier sur France 2, durant laquelle le chroniqueur accusait une première la police de commettre des violences quotidiennes sur de jeunes migrants à Calais.
Des accusations réitérées dans une tribune publiée dans les colonnes de Libération, vidéo à l'appui. Moix s'est enfin à nouveau exprimé à ce sujet au micro de France Inter.
Dans sa tribune publiée par "Libé", le chroniqueur d'ONPC écrivait notamment, s'adressant directement à Emmanuel Macron : "J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé. J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé". Des images qu'il aurait tournées à Calais dans le cadre d'un documentaire qu'il réalise pour la chaîne Arte.
"Propos d'une violence inouïe"
Ce mercredi soir, le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry a répondu en direct à ses accusations dans le 19/20 de France 3 Nord Pas-de-Calais. "Les propos tenus par Yann Moix dans Libération sont d'une violence inouïe, voire diffamant", a-t-il lancé. "Ils ne reposent sur aucune preuve", a-t-il justifier, arguant que la vidéo diffusée par le chroniqueur "ne démontre absolument rien''."Sur Calais, notre conduite est d'éviter la reconstitution de bidonville... et pour cela les services de police sont amenés à démanteler des squats sur les domaines publics et privés", a poursuivi le préfet, justifiant la destruction de camps de fortune de migrants par les forces de l'ordre.
Quant aux accusations d'utilisation abusive des gaz lacrymogènes, le préfet a répondu que la police y avait recours dans des "circonstances extrêmement précises" et que "l'usage doit être strictement proportionné à la menace", notamment lors "des tentatives d'invasion" de la rocade portuaire à Calais.