Des douaniers de Calais (Pas-de-Calais) et Dunkerque (Nord) ont entamé mardi leur deuxième jour de grève du zèle pour "montrer ce qu'il se passera après le +Brexit+" et réclamer des moyens supplémentaires, créant de longues files d'attente de poids-lourds.
Des douaniers ont commencé lundi une grève du zèle "illimitée" à l'appel d'une intersyndicale, ils ont ainsi renforcé les contrôles au port de Calais,à Eurotunnel et au port de Dunkerque. Cette grève du zèle entraînait mardi matin des kilomètres de files de camions à destination de l'Angleterre en amont du port de Calais et d'Eurotunnel sur l'A16.
À Calais, les douaniers ont décidé d'appliquer à la lettre les missions de contrôles qui leurs sont confiées pour démontrer le manque de moyens à l'approche du Brexit. Conséquence : ça bouchonne à l'entrée du Tunnel sous la Manche. pic.twitter.com/tYdWlBctuF
— Lionel Top (@lioneltop) 5 mars 2019
Certains conducteurs commençaient à exprimer leur exaspération en klaxonnant. "Des mesures de gestion ont dû être prises par la mise en place de zones de stockage" sur l'autoroute A16 et A26, a indiqué la préfecture dans un communiqué. A Dunkerque, cette grève ne provoquait pas d'embouteillages, selon la préfecture.
"La grève continue"
"La grève continue, les agents contrôlent un peu plus que d'habitude et cela crée des bouchons immédiatement (...) C'est une grève qui peut durer longtemps parce que les agents ne font que leur travail", a affirmé Vincent Thomazo, secrétaire général Unsa-Douanes.
"La grève continuera jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction auprès du ministère, un certain nombre de revendications ont été posées, comme l'amélioration du pouvoir d'achat des douaniers, une augmentation d'effectifs et des moyens pour le +"Brexit+ parce que nous ne sommes absolument pas prêts", a-t-il ajouté.
"Ça n'a strictement rien à voir avec le Brexit"
"Nous appliquons les stricts règlements des douanes aux frontières pour montrer ce qu'il adviendra lorsque le +Brexit+ sera effectif", a indiqué de son côté David-Olivier Caron, secrétaire général CFDT-Douanes. "Ils semblent dire que leur action préfigure le +Brexit+", mais "ça n'a strictement
rien à voir", avait réagi lundi Rodolphe Gintz, directeur général de la douane.
J’ai lu avec étonnement que la « grève du zèle » à Calais préfigure ce que sera le #Brexit. Je rassure : 1) nous serons prêts le 29 mars 2) l’objectif est de protéger le territoire français, pas de contrôler ce qui sort 3) la fluidité et la sécurité du trafic est notre priorité.
— Rodolphe Gintz ? ? (@gintz) 4 mars 2019
"D'une part, parce que leur action n'est pas dans le bon sens -elle vise les camions qui partent vers le Royaume-Uni alors que c'est le pays de destination qui fait les contrôles- et d'autre part, ce n'est pas comme ça que ça va se passer, on ne va pas faire des files de camions, on ne va pas contrôler les camions les uns après les autres à hauteur d'une minute", a-t-il ajouté. Par ailleurs, "il y a des effectifs supplémentaires qui vont arriver dans les Hauts-de-France", à savoir 267 douaniers, a précisé M. Gintz.