A Calais, des chercheurs créent une reconstitution de Paris telle que la ville était au XVIIe siècle. Un travail de fourmi s'étalant sur plusieurs années.
A l'Université du littoral Côte d'Opale de Calais (ULCO), des chercheurs travaillent à la conception d'un voyage dans le temps plus vrai que nature. Ses rues pavées, ses calèches et ses galeries d'art : l'équipe a recréé le Paris du XVIIe siècle tout en images de synthèse. Une visite rendue possible grâce à la réalité virtuelle, en enfilant des lunettes 3D. Les deux époques ont pu être connectées et des énigmes sont sur le point d'être résolues, comme celle du tableau L'Enseigne de Gersaint.
Une oeuvre ayant servi d'enseigne publicitaire pour une galerie d'art et qui fit l'admiration de tout Paris alors qu'elle n'a été accrochée que quelques jours. "Depuis plusieurs dizaines d'années, les historiens d'art se posent la question de savoir comment ce tableau a pu servir d'enseigne. Lors des travaux de reconstitution, on a émis une hypothèse sur son positionnement, ce qui cadrait parfaitement avec les différentes sources sur lesquelles on a pu travailler", explique Christophe Renaud, professeur en informatique
Ce genre de reconstitution est utile pour les historiens ou bien dans les musées. Six ans de travail ont été nécessaires pour peaufiner tous les détails. "On essaie de simuler la réalité donc certains objets, comme les lanternes, bougent avec le vent", ajoute l'un des chercheurs.
? Ce matin, les équipes de @F3nord ont posé leur caméra à Calais pour découvrir le travail du #LISIC autour de la réalité virtuelle !
— ULCO (officiel) (@ULCO_Univ) December 2, 2019
? La Recherche à l’ULCO, c’est :
1️⃣3️⃣ Unités de recherche
0️⃣3️⃣ Champs de Recherche
3️⃣0️⃣0️⃣ Chercheurs pic.twitter.com/c3jpV34vhY
Plongée ultra-réaliste
L'objectif est maintenant de créer une plongée dans le temps ultra-réaliste, visuellement plus proche de l'ambiance de l'époque. "C'est un sacré défi, ça n'a pour l'instant pas été fait, affirme Thomas Boute, ingénieur de recherche. Le photoréalisme qui est vendu dans les jeux vidéos, ce sont encore des technologies assez sommaires et il y a encore beaucoup de choses à faire."
Historiens et informaticiens de quatre universités travaillent sur l'amélioration de l'interface. Challenge du moment : modéliser la réfraction de la lumière dans des vitres du XVIIIe siècle. "On a utilisé pour l'instant un verre classique, tel qu'on le connaît donc avec une très bonne transparence. Par contre, dès qu'on s'attaque à des verres anciens, il faut être capable de modéliser l'ensemble de ces défauts pour pouvoir restituer ce que l'on voyait à travers ce verre, en 1720 par exemple", reprend Christophe Renaud. Une nouvelle histoire pour les 10 personnes impliquées dans un projet qui traverse le temps.