Calais : une jeune Dunkerquoise séquestrée, humiliée, battue et violée durant deux mois

Deux hommes et une femme devraient être mis en examen ce vendredi pour viols, enlèvement et séquestration avec actes de torture et de barbarie sur une jeune femme de 18 ans. Des faits commis depuis début octobre à Calais. Ils devraient également être poursuivis pour tentative d'extorsion.

Le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) va ouvrir ce vendredi après-midi une information judiciaire pour viols avec actes de torture et de barbarie, arrestation enlèvement séquestration ou détention arbitraire avec actes de torture et de barbarie, et tentative d'extorsion par violences, menaces ou contrainte, dans le cadre d'une affaire extrêmement sordide, révélée par La Voix du Nord.

Trois personnes, deux hommes d'une vingtaine d'années et une femme d'une quarantaine d'années, devraient être mis en examen par un juge d'instruction. 


Un calvaire


Début octobre, une jeune dunkerquoise de 18 ans fuit le domicile familial après une dispute avec son père, avec qui elle vit. Elle demande à de "vagues relations d'amitié" de l'héberger. Ces trois "amis", des Dunkerquois installés depuis peu à Calais, vont devenir durant près de deux mois les bourreaux de la jeune majeure qui était un peu "à la dérive", selon le parquet.

Alors que cette dernière se trouve dans cette petite maison du quartier des Fontinettes à Calais, la situation va rapidement dégénérer. La quadragénaire qui occupe les lieux est en couple avec l'un des deux jeunes hommes avec qui elle partage le gîte, et craint que la nouvelle "invitée" ne marche sur ses plates-bandes. Puis commence à la punir. "Ça a d'abord été des coups, puis des humiliations et des scènes de viols sordides", explique le procureur de la république de Boulogne Pascal Marconville, qui précise que les trois individus ont reconnu l'intégralité des faits.

La jeune femme a été frappée à coups de poing, mais aussi avec des objets. Elle a été brûlée au briquet sur l'intégralité du corps jusqu'à ses cheveux, partis en fumée à l'aide d'un aérosol. Elle a été violée à plusieurs reprises par les trois suspects, et avec des objets. Ils lui ont également fait manger les excréments du chat et boire de l'urine, entre autres nombreux actes de torture.
 

Chantage


La jeune dunkerquoise avait également pour obligation d'aller ramasser des mégots dans la rue, pour les manger ensuite. C'est à cette occasion qu'elle avait d'ailleurs été aperçue, en piteux état, dans le quartier. 

Les trois bourreaux, "qui vivent des minimas sociaux et qui n'ont pour seules occupations que la télévision et l'alcool" selon le parquet, ont ensuite tenté de faire chanter le père de la victime, en lui réclamant de l'argent en échange de la libération de sa fille. 

Selon les premiers éléments de l'enquête, ces trois individus qui n'étaient pas ou peu connus des services de police, ne sortaient que très peu de leur nouvelle habitation et personne ne les voyait vraiment dans le quartier. 
 

Enfuie par une fenêtre


Mercredi 28 novembre, la jeune femme a réussi à s'enfuir par une fenêtre du rez-de-chaussée, mettant un terme à près de deux mois de calvaire. Un riverain l'a conduite dans une pharmacie et l'alerte a pu être donnée.

La victime, qui avait "le crâne rasé, brûlée de partout et couvertes d'hématomes" a été hospitalisée, en état de choc. Le nombre de jours d'incapacité n'a pas encore été déterminé par la médecine légale.

Les trois suspects, identifiés, ont pu être interpellés tout de suite  par la police, et ont donc reconnu l'intégralité des faits en garde à vue, se rejetant pour deux d'entre eux une responsabilité sur l'initiative de ces sévices. Mais "tous les faits sont établis", affirme le parquet de Boulogne, qui va requérir leur placement en détention.


 
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