Blessés par balle pendant la rixe entre migrants du 1er février, quatre jeunes Érythréens sont toujours entre la vie et la mort ce samedi, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Cet affrontement est le plus violent jamais survenu à Calais.
Deux jours après le plus violent affrontement entre migrants jamais survenu à Calais, quatre jeunes Érythréens blessés par balle étaient toujours entre la vie et la mort samedi, selon la préfecture du Pas-de-Calais.
Au total, 22 migrants ont été blessés, dont cinq par balle, dans ces rixes qui ont éclaté en trois endroits distincts entre l'après-midi et le début de soirée jeudi. Pour le parquet de Boulogne-sur-Mer, il s'agirait d'un "règlement de comptes": le ou les individus auteurs des coups de feu "sont arrivés sur la zone de distribution de repas près de l'hôpital où était rassemblée la communauté érythréenne et ont immédiatement ouvert le feu".
Une enquête a été ouverte pour "tentative de meurtre", une douzaine de personnes ont été interrogées, et un ressortissant afghan de 37 ans est recherché, soupçonné d'être l'auteur de coups de feu sur des Érythréens. La nuit de vendredi à samedi "a été très calme il n'y a pas eu d'incidents", affirme la préfecture. Les migrants de Calais sont 550 selon la préfecture et 800 selon les associations. D'après les dernières annonces de la préfecture, les maraudes menées par les services de l'État ont été "intensifiées", avec des départs "renforcés" en bus vers les différents centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) de la région.
Des tensions récurrentes
Un premier départ a eu lieu vendredi matin avec 27 migrants, dont une majorité d'Afghans. Un second bus est parti dans l'après-midi avec quatre migrants à bord et un autre est prévu samedi, selon Nathalie Chomette, directrice départementale de la cohésion sociale du Pas-de-Calais.
Ces violentes rixes entre migrants s'inscrivent sur fond de tensions récurrentes entre les différentes communautés, aggravées selon les associations par l'extrême âpreté des conditions de vie sur place. Vendredi soir, à Grande-Synthe, où vivent quelque 300 migrants, deux hommes ont été blessés à l'arme blanche lors d'une rixe entre Kurdes et Irakiens, selon la préfecture du Nord. "Les deux personnes blessées sont sorties de l'hôpital et ont été placées en garde à vue", a indiqué le parquet de Dunkerque.