Calais : le Secours Catholique depuis 20 ans auprès des migrants

Présent depuis 20 ans auprès des migrants de Calais, le Secours Catholique continue son engagement quotidien auprès des exilés et des plus fragiles. Durant cette semaine, l'association marque ce triste anniversaire avec une série de manifestations intitulée "Mon mur n’est pas tombé".

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C'est par l'inauguration d'une plaque, ce dimanche, en mémoire des "victimes de la frontière" à Calais qu'a débuté cette semaine de célébration des 20 ans de présence du Secours Catholique auprès des migrants.

Installée sur la façade de l'église Saint-Joseph, la pose de cette plaque a été suivie d’une marche pour se souvenir des hommes et des femmes, morts dans leur tentative de rejoindre l’Angleterre.  Plus de 160 personnes exilées sont mortes sur les frontiéres de notre littoral.
 



Un triste anniversaire 


Même si le monde change, en 20 ans la situation des exilés présents à Calais, ne change pas. Elle s'est même aggravée, selon Jacky Verhaegen, responsable à l’accueil de jour du Secours Catholique de Calais.

"On constate une plus grande précarité des éxilés que nous rencontrons, chaque jour", explique-t-il. "Il y a 20 ans, existait le centre de la Croix Rouge de Sangatte, où les gens étaient hébergés à l'abri. Ils pouvaient manger à l'abri, prendre des douches à l'abri, être informés... Aujourd'hui, depuis la fermeture de ce centre d'accueil de Sangatte, on constate qu'on est dans une politique d'invisibilité de ces personnes. On essaye de faire disparaître le problème en les dispersant au maximum."

Trois fois par semaine, le Secours Catholique de Calais, organise des maraudes, pour aller à la rencontre des exilés. Une façon simple d'entrer en contact en offrant thé ou café et en leur proposant de se mettre à l'abri quelques heures au local de la rue de Moscou.
 

"Dans notre accueil, on reçoit chaque jour, plus de 300 personnes. Ils viennent se mettre à l'abri, de la pluie du froid pour l'aprés-midi. Ils peuvent recharger leur téléphone, utiliser notre réseau wifi, tisser des liens et tout simplement s'asseoir au chaud", explique Jacky Verhaegen. "Notre atelier couture répare leurs vétements, parfois déchirés durant leur voyage. C'est vrai, il y a des moments ou c'est dur de remettre à la rue le soir, des femmes et des enfants... Savoir qu'ils vont dormir dehors dans le froid. Pourtant grâce à eux, lorsque l'on désespère, en regardant leur volonté d'avancer, ça nous aide à relativiser et ça nous encourage à continuer notre mission".

 

Une semaine pour parler et débattre des éxilés


Jusqu'au 8 mars, le Secours catholique propose à tous de débattre de cette situation qui dure. Ce mercredi soir, au cinéma de l'Alhambra, aura lieu la projection du film "10 ans d’engagement", réalisé il y a dix ans sur l’engagement du Secours catholique auprès des exilés. Un film suivi d’une table ronde et d’un échange avec le public à partir des témoignages de personnes œuvrant auprès des migrants et d’anciens exilés aujourd’hui réfugiés en France. Le rendez-vous est donné à 18H30.

On débattra ausi ce vendredi 6 mars à 14H, à l’accueil de jour cette fois : sur le thème "Affronter la violence d’État". Une rencontre animée par Sophie Djigo, philosophe et fondatrice de Migration 59, qui propose un hébergement dans la métropole lilloise le temps d’un week-end. La philosophe Christiane Vollaire, auteure de "Pour une philosophie de terrain", sera présente.
 

Dès 19H, vendredi toujours, à l’accueil de jour, la représentation de la pièce "Le vol" par la compagnie La Porte au Trèfle, qui retrace la vie d’une jeunesse sous une dictature qui contraint à l’exil.

Et pour clôturer la semaine, dimanche 8 mars, une journée interreligieuse et interculturelle avec catholiques, protestants et musulmans : des expositions de photos du camp de Sangatte et de la "jungle" de Calais, des dessins et peintures d’exilés accompagné d'un repas-concert avec des chanteurs congolais, burkinabé et soudanais. L'entrée est gratuite.
 
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