Le délit de solidarité "adapté" : l'Auberge des migrants réagit à l'interview de Macron

Alors qu'Emmanuel Macron a défendu son projet de loi "asile et immigration", dimanche soir, en plaidant notamment pour que le délit de solidarité soit "adapté mais pas supprimé", l'association l'Auberge des migrants s'est dit "très déçue" par cette réponse. 

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Emmanuel Macron a défendu dimanche le controversé projet de loi "asile et immigration", qui "respecte" le droit à l'asile mais permettra de reconduire les déboutés "plus rapidement" dans un contexte où "l'Europe fait face à un phénomène migratoire inédit qui va durer". L'étude de ce projet de loi début en effet ce lundi au Parlement. 

Parmi les demandes de sa majorité, M. Macron s'est dit favorable à ce que "le délit de solidarité" (qui fait qu'une personne peut être poursuivie pour aide à l'entrée, à la circuation ou au séjour d'un étranger en situation irrégulière) "soit adapté mais pas supprimé".

"Ceux qui sauvent des vies sont en situation de faire un geste d'humanité ne doivent pas être condamnés, mais ceux qui aident consciemment ou inconsciemment les passeurs, je ne vais pas les affranchir du délit de solidarité", a-t-il expliqué.


L'Auberge des migrants "très déçue"


Des annonces insuffisantes pour l'association l'Auberge des Migrants, qui par l'intermédiaire de son vice-président François Guennoc, s'est dit "très déçue" de la réponse apportée par Emmanuel Macron. ""Adapter" le délit de solidarité, ça ne veut rien dire. Aujourd'hui, on subit d'énormes pressions dans le Calaisis alors que notre action n'est qu'humanitaire. Le Préfet a par exemple appelé une entreprise qui nous donnait des palettes de bois pour faire pression, on reçoit des PV pour stationnement dangereux alors que pas du tout...", liste François Guennoc.



Le responsable associatif explique ne pas être contre le maintien des poursuites contre les personnes aidant au passage des frontières. "Ce n'est pas ce que nous faisons, et on peut admettre que ce soit maintenu", précise le vice-président.

"Mais pour le moment on reste sur la loi de 1946 qui interdit l'aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour de personnes en situation irrégulière. Et cette loi peut être interprétée de façon très restrictive ou au contraire très permissive par les juges. Il faut supprimer le délit de solidarité et préciser les dispositions existantes", demande François Guennoc.



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