Des grilles anti-migrants installées route de Gravelines, à Calais

Pour empêcher les migrants de s'installer avec leur tente, la mairie installe à partir de ce jeudi 19 décembre, des grilles route de Gravelines, à Calais. Ce n'est pas une première.

Après le coupage des arbres, le nettoyage de la zone et la pose de poteaux, place à l'installation des grilles anti-migrants. Elles ont commencé à être posées ce jeudi 19 décembre, route de Gravelines, à Calais, au niveau des bois Hedde et Dubrulle. Des travaux amorcés début novembre.

Objectif pour la mairie : empêcher les migrants d’accéder au bois qui longe la route pour s'installer sur ces terrains avec leurs tentes.
  

"Inefficace, inhumain et coûteux"


Une initiative que dénonce l'association l'Auberge des migrants, pas surprise pour autant : "C'est la continuité de la politique amorcée, déclare François Guennoc, son vice-président. On ne compte plus les murs et grillages présents à Calais. C'est inefficace, inhumain et coûteux. Cela n'aboutit qu'à faire bouger les gens."
 

Conséquence en cet hiver : ces personnes s'abritent dans des halls d'immeubles et des entrées de supermarchés, notamment à Coquelles, ce qui inquiète la préfecture.
 

Des grilles vertes


Les grilles posées sont similaires - de couleur verte - à celles présentes sous le rond-point Marcel-Doret à Calais depuis février.

Ce n'est pas sans rappeler, également, la construction d'un mur anti-intrusion de trois mètres de haut autour de la station essence Total, et d'autres constructions du même type au niveau du square à proximité du quai Paul-Dévot, ou au niveau de la zone industrielle des Dunes.
 

La maire cherche à rassurer les habitants plutôt que de résoudre la situation. - François Guennoc, vice-président de l'association l'Auberge des migrants

Le mouvement, amorcé, ne semble pas trouver de trêve. "Ca peut durer longtemps, les bois et friches sont nombreux à Calais et ses alentours, c'est une politique sans fin. Natacha Bouchard (la maire) cherche à rassurer les Calaisiens plutôt que de résoudre la situation", poursuit François Guennoc.

L'association l'Auberge des migrants demande la suppression des Accords du Touquet. Le président de la République Emmanuel Macron avait déclaré qu'ils les remettrait en cause en cas de Brexit. Les choses n'ont pour l'instant pas bougé en ce sens. 

La mairie de Calais n'a pas donné suite à nos sollicitations.
 
A l'approche des fêtes, les associations se mobilisent pour les migrants
L'Auberge des migrants se mobilise à l'approche des fêtes. La semaine dernière, elle et d'autres associations calaisiennes ont envoyé une lettre au Préfet du Pas-de-Calais pour lui demander "d’ouvrir un dispositif de mise à l’abri pérenne de manière inconditionnelle, notamment durant la période hivernale" pour des migrants. Et de manière générale pour qu'il les aide à "faire respecter les droits humains fondamentaux". La pétition en ligne qui accompagne cette lettre rassemble pour l'instant plus de 2 900 signatures. 

Par ailleurs, une association calaisienne s'est immiscée sur le Dragon de Calais, lors de sa première sortie publique, mardi 17 décembre, avec une banderole : "Un toit pour le dragon, des humains sous les ponts".

"Des millions d’euros ont été investis dans le dragon, tandis que les conditions de vie des exilés et sans-abri à Calais restent indignes et les droits fondamentaux bafoués quotidiennement", a déclaré L'Auberge des Migrants. "La maire a investi dans un dragon à 26 millions d'euros, elle aurait pu mettre cette somme pour les exilés", conclut François Guennoc.
 
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