Ce jeudi 30 novembre 2023 au petit matin, deux opérations conjointes d'évacuation de migrants ont eu lieu. Les préfectures indiquent qu'il s'agit d'une mise à l'abri, les températures ayant fortement chuté dans le Dunkerquois. L'évêque d'Arras s'est rendu sur place.
"Il y a des bus partout, les routes sont bloquées, j'ai reçu 40 messages du Human Rights Observer depuis 7h00, ce matin" indique Claire Millot bénévole de l'association Salam.
Cette évacuation conjointe est justifiée par la baisse des températures selon les préfectures des deux départements. Dans un comuniqué, la Préfecture de la Zone de défense et sécurité Nord précise qu'elle se fonde sur "des décisions de justice ordonnant l'expulsion des occupants sans droit ni titre de parcelles situées sur les communes de Calais, Marck et de Loon-Plage. L'ensemble des personnes présentes se sont vu proposer une mise à l'abri dans des centres d'hébergement situés à l'écart du littoral". Au total, toujours selon le communiqué, 1244 personnes ont accepté d'être mises à l'abri (982 dans le Nord et 262 dabs le Pas-de-Calais). 130 personnes en situation irrégulière ont par ailleurs été interpellées en vue d'un placement en retenue administrative.
Par ailleurs, ce matin également, des tentatives de traversées ont été signalées pour quelques centaines de personnes.
"On les oblige"
Claire Millot estime, elle, que le froid est un prétexte. "Ce n'est pas une proposition qui a été faite aux migrants. On les oblige..."
Jean-Claude Lenoir, bénévole de Salam également, appuie : "C'est un démantèlement de grande envergure. Des fourgons et des bus sont garés partout aux abords des camps", avant de réagir : "C'est une action répressive stupide et électoraliste pour faire plaisir à l'extrême droite. Il y a une montée d'un racisme culturel latent. C'est très, très grave. J'en veux beaucoup à notre gouvernement, ils sont trop intelligents pour ne pas savoir ce qu'ils font. Avant, ceux qui n'aidaient pas les migrants se désintéressaient du sujet. Mais aujourd'hui, on entend des propos racistes déconcertants".
L'évêque d'Arras s'est rendu vers 10h00 sur les lieux pour soutenir l'action du Secours Catholique en faveur des migrants et relayer le message du pape contre "le fanatisme de l'indifférence"