Une structure d’accueil de jour au nom de Simone Veil a officiellement ouvert ses portes ce mercredi 9 novembre. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence des élus locaux et de la marraine de la Maison, l’ex-Miss France Camille Cerf.
Apaiser, offrir une écoute, et proposer une aide concrète aux femmes, y compris lors de situations difficiles : c’est la mission portée par le CCAS - Centre Communal d’Action Sociale et la ville de Calais.
Pour ce faire, un aménagement atypique a été conçu.
De gros fauteuils de velours pour un salon accueillant, une cuisine équipée et fonctionnelle, un espace hygiène avec salles de douche et cabinets de toilette, une salle de jeux pour enfants, ainsi qu’un petit cabinet médical…
Dans le quartier du Beaumarais, les 600 m2 de l’ancienne école maternelle des Cascades ont été entièrement repensés au service des femmes du Calaisis.
J’ai beaucoup voyagé durant ces années, mais je reste une Calaisienne de cœur. La précarité touche tout le monde, mais les femmes ont ce facteur supplémentaire de la grossesse, qui survient parfois de manière inattendue
souligne au micro la reine de beauté Camille Cerf.
L’ex-Miss France, qui a immédiatement accepté d’être marraine de la Maison des femmes Simone Veil a d’ores et déjà prévu un deuxième déplacement fin novembre, afin de suivre l’évolution de sa nouvelle filleule.
Ici, de 9h à 18h30, tous les jours de la semaine, la Maison des femmes Simone Veil ouvrira ses portes pour faciliter les démarches administratives, débloquer les situations les plus urgentes, mais aussi proposer un lieu de convivialité et d’échange.
On n’est pas là pour faire à la place des autres. Notre objectif, c’est d’être facilitateur dans le parcours social des personnes
Murielle Milon, directrice du CCAS de Calais.
Ensemble avec les partenaires du département, de la ville, de la CAF, du Pôle Emploi, la CEPAM, cette Maison des femmes est le fruit d’un véritable travail de décloisonnement, qui a abouti aujourd’hui avec la signature finale d’une charte de partenariat par l’ensemble des acteurs.
Cibler les femmes isolées
A Calais, 53 % des personnes accompagnées au sein des quartiers prioritaires sont des familles monoparentales. Sauf exceptions, le parent isolé est une femme. Sans rendez-vous, ce lieu leur est très strictement exclusivement réservé. Seuls les professionnels masculins seront exceptionnellement autorisés dans l’enceinte de l’établissement, après aval de la directrice.
Pour ces femmes, les obstacles peuvent s’accumuler. A la Maison des Femmes, on souhaite les désamorcer, et flécher une réinsertion. Sans critique ni jugement, le personnel est mobilisé en faveur de l’accès à l’emploi, la formation, la scolarité… Ou pour apprendre à conjuguer vie professionnelle et vie familiale, en toute simplicité.
« On accueille évidemment les mamans dépassées par les événements, qui ont besoin de souffler. C’est un besoin fondamental » insiste Murielle Milon. Coordinatrice fraîchement nommée, Céline Vasseur insiste sur l’aspect multi-tâche de la Maison : « En fonction des besoins et des attentes de ces femmes, nous allons créer un parcours qui ne sera pas décousu. On ne leur demande pas d’aller chercher elles-mêmes un partenaire ou un lieu. L’idée, c’est de trouver dans un même lieu toutes les solutions. » Ici, on veut sécuriser dans un premier temps ces femmes, afin de pouvoir par la suite les rendre autonomes.
Sortir du côté institutionnel
Aucun espace bureau n’est à l’horizon dans ce dédale de pièces et de couloirs. Un parti-pris revendiqué par la Maison des femmes et sa directrice. « On voulait sortir du côté institutionnel, et faire de l’informel. On voulait un cadre apaisant, intime, cocooning, "girly" même » confie Murielle Milon. A Calais, le mur d’entrée de l’ancienne école maternelle des Cascades a été repeint en rose. La Maison des Femmes Simone Veil a été pensée ainsi. Avec deux mots-clés : bienveillance et bientraitance.
Pour indiquer le chemin, des panneaux de voirie vont être installés. Le site est directement desservi en bus, dans une commune où tous les transports en commun sont gratuits. De quoi offrir une initiative encore plus inclusive à destination des femmes non-véhiculées.