La célèbre actrice britanique Vanessa Redgrave s'est rendue à Calais pour réaliser une partie d'un documentaire intitulé "Sea Sorrow". Le film, qui aborde la thématique de la migration, a été présenté au Festival de Rome.
On la connaît pour ses rôles phares dans des films comme Blow Up, Marie Stuart ou encore Retour à Howards End. A 80 ans, la célèbre actrice anglaise Vanessa Redgrave change de rôle et passe à la réalisation, avec un tout premier documentaire intitulé "Sea Sorrow". Un film qui va nécessairement faire parler de lui puisqu'il met en parallèle les conditions d'accueil des migrants, notamment à Calais, et la montée du fascisme dans les années 30.
Ce documentaire d'un nouveau genre mèle séquences tournées dans des lieux de vie et d'exil de migrants désireux de s'installer en Europe mais aussi une scène de théâtre, dans laquelle on aperçoit des acteurs engagés comme Emma Thompson, Ralph Fiennes, Daisy Bevan et Simon Coates. Pour réaliser ce film sur le parcours de réfugiés cherchant l'exil en Europe, la réalisatrice a donc posé ses caméras dans la "Jungle" de Calais, l'été dernier.
"C'est là que naît le fascisme"
"Nous sommes allés à la Jungle de Calais l’an dernier, mais aussi en Grèce, en Italie, au Liban et à Londres", précise Vanessa Redgrave à nos confrères de CinéEuropa. Une manière de porter un message militant fort. "Je pense que les gouvernements européens sont des criminels. Les Juifs ont été assassinés, car les gouvernements européens leur ont refusé le visa, bien qu’environ 10 000 enfants aient été épargnés", poursuit la réalisatrice.
Lors du tournage à Calais, Vanessa Redgrave s'est intéressée aux politiques de dispersion et déplore la prise en charge calamiteuse de l'Etat. "Les travailleurs de la Jungle de Calais ont expliqué qu’ils étaient si traumatisés et vulnérables qu’ils ne pouvaient pas rester dans le camp. Le gouvernement espère que ces réfugiés finiront par s’en aller simplement et qu’ils ne représenteront plus un problème", explique la réalisatrice. Avant de mettre en garde : "Lorsque l’on commence à considérer des êtres humains de la sorte, on ne tarde pas à envisager ceux qui nous entourent de la même manière. C’est de là que nait le fascisme."