La maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, en a appelé mercredi à la "responsabilité" du gouvernement dans le dossier migratoire, avec le maintien de forces de l'ordre et la reprise des orientations de migrants vers des centres d'hébergement.
A propos de la décision du tribunal administratif de Lille, qui a suspendu dans la matinée un arrêté municipal ayant pour effet d'empêcher la distribution de repas aux migrants, Natacha Bouchart a estimé que "ce n'est pas une victoire pour les associations puisqu'elles n'ont pas obtenu ce qu'elles cherchaient". En effet "cela ne veut pas dire que la ville sur le fond a été condamnée, ni qu'elle doive prendre des dispositions pour mettre en place, comme le pensaient les associations, un lieu fixe pour leur permettre de se rassembler", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.
"Maintenir des forces de l'ordre"
Face à cette situation "il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités face à la problématique migratoire", a souligné la maire de Calais. Cela signifie d'un côté "maintenir des forces de l'ordre" et "le nombre de cinq compagnies en permanence serait un bon compromis", a-t-elle estimé. Mais le gouvernement doit aussi mettre en place "des navettes, avec des maraudes organisées par des professionnels" de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration) pour que les migrants soient "pris en charge et amenés dans des CAO (Centres d'accueil et d'orientation) ou des centres réservés aux mineurs"."Je fais bien la distinction entre la distribution de repas et le trouble à l'ordre public", a-t-elle ajouté, mettant en cause une "instrumentalisation des activistes et des associatifs qui sont aux aguets et provoquent eux-mêmes des incidents". "Je ne suis pas une élue du Front national, mais qui appartient aux Républicains, donc je dois apporter de la fermeté" pour "faire en sorte qu'on ne revive pas ce qu'on a vécu depuis 2015", a-t-elle dit, promettant si besoin d'"utiliser tout ce qui est en mon pouvoir que je n'ai pas encore utilisé pour intervenir".