Les forces de l'ordre ont procédé lundi matin au démantèlement du camp de migrants de Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais, procédant à "la mise à l'abri de 85 personnes", a indiqué la préfecture.
"Vers 7h30, le démantèlement a débuté, sans débordement. 85 migrants, dont 19 femmes, ont été dirigés vers des centres d'accueil du département, dont le Centre d'accueil et d'évaluation des situations (CAES) de Belval", a indiqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais. "La prise en charge des migrants est terminée et les opérations de retrait des installations (du camp, ndlr) est en cours", a-t-il ajouté, peu avant 11h.
A Norrent Fontes,les #migrants évacués ce matin.Deux fois la justice s'était prononcée contre le démantèlement de ce camp. @JulBONNIERHAMON
— maryline baumard (@marylinebaumard) 18 septembre 2017
Selon Julie Bonnier, avocate de l'association Terre d'errance qui intervient sur le camp, ce démantèlement fait suite à un arrêté du maire affiché samedi matin, après une mise en demeure de la préfecture, évoquant des raisons de sécurité sur deux aires d'autoroute proches (franchissement d'autoroute, intrusions, méthodes violentes) et des risques d'inondation et d'incendie.
Recours devant le tribunal
"J'ai déposé un recours devant le tribunal administratif samedi à 19h, mais il n'y a pas d'audience pour ce genre d'affaire le week-end. C'est une entrave grave à l'exercice des droits, une mascarade d'exercice des droits fondamentaux, il y a là matière à indignation", a dénoncé Me Bonnier. Une bénévole de l'association Terre d'errance, présente sur les lieux lundi matin, a condamné l'évacuation et la destruction. "C'était un camp pris en charge par les bénévoles et les exilés ne voulaient pas partir", a-t-elle dit, précisant que ce camp était constitué essentiellement de Soudanais et d'Erythréens.
Je suis indignée. Où sont les dts de la défense pour les #exilés vivant à #Norrent Fontes? Quel est ce pays qui nie les droits fondamentaux?
— Me Julie BONNIER (@JulBONNIERHAMON) September 18, 2017
En avril 2017, la cour d'appel de Douai avait débouté la mairie de Norrent-Fontes et des propriétaires terriens qui réclamaient l'évacuation de ce camp. Situé à environ 70 km au sud-est de Calais, à proximité de l'autoroute A26 Reims-Calais, celui-ci a compté jusqu'à 300 migrants, chiffre atteint notamment lors du démantèlement de la "Jungle" de Calais, en octobre 2016.