Le sauvetage a eu lieu dans la soirée du jeudi 8 septembre. L'homme, en état d'hypothermie, était accroché à des bidons pour l'aider à flotter.
L’alerte a été donnée par des véliplanchistes dans la soirée du jeudi 8 septembre. Alors qu’ils étaient sur leur planche à voile à plusieurs centaines de mètres de la plage de Sangatte, les sportifs ont signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Gris-Nez qu’un nageur isolé semblait en grande difficulté.
Rapidement dépêchés sur place, la Marine nationale découvre alors un naufragé en hypothermie. L’homme, accroché à des bidons pour l’aider à flotter, espérait réussir à traverser la Manche à la nage, soit plus de 30 kilomètres pour atteindre les côtes anglaises. Après avoir été sorti de l’eau, le naufragé a reçu les premiers soins à bord du bateau avant d’être pris en charge par les pompiers et la police aux frontières une fois déposé à quai.
Dans le même temps, le CROSS a engagé l’hélicoptère ainsi que des moyens supplémentaires sur l’eau à titre de précaution afin de s’assurer qu’aucune autre personne ne se trouvait en difficulté. "Après vérification du secteur maritime, sans élément complémentaire, le dispositif de recherches a été levé", indique la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.
Les traversées "low cost" se multiplient
Alors que la majorité des exilés qui survivent sur notre littoral paient des passeurs parfois plusieurs milliers d’euros pour obtenir une place sur des embarcations de fortune, certains n’ayant pas les moyens de payer ces sommes prennent des risques encore plus démesurés pour tenter de rejoindre le Royaume-Uni.
En novembre dernier, trois exilés avaient disparu en mer alors qu’ils tentaient de traverser la Manche sur des kayaks. En 2020, quatre personnes avaient été retrouvées dans une piscine gonflable en train de ramer difficilement avec des pelles.
Au mois d’août 2019, le corps sans vie d’un Irakien de 48 ans avait été découvert à une vingtaine de kilomètres du port de Zeebruge en Belgique. Le quadragénaire avait fabriqué un gilet de sauvetage avec des bouteilles en plastique entassées dans un filet de pêche qu’il s’était fixé dans le dos. Il portait deux jeans et avançait avec des palmes. Un corps retrouvé, pour combien d’autres disparus en mer ?
Le préfet de la Manche et de la mer du Nord rappelle que le détroit du Pas-de-Calais est l’une des zones les plus fréquentées du monde, avec plus de 400 navires de commerce qui y transitent chaque jour et des conditions météorologiques souvent difficiles. Jamais autant de migrants n’ont traversé la Manche. Depuis le début de l’année, au moins 27 000 exilés ont atteint les côtes anglaises. Selon un récent rapport parlementaire britannique, ce chiffre pourrait atteindre 60 000 à la fin de l’année.