Une Calaisienne se prépare en vue des championnats d'Europe d'athlétisme Masters en salle (plus de 35 ans) à Braga, près de Porto, au mois de mars. Aux championnats de France ce week-end à Nantes, elle se teste encore sur quatre épreuves avant de se lancer dans le grand bain du pentathlon.
Le pentathlon, pourquoi pas ? A Liévin (Pas-de-Calais), en janvier dernier, l'idée avait déjà fait son chemin dans l'esprit d'Eliane Piret, sportive accomplie âgée de 69 ans : se tester sur différentes disciplines du pentathlon avant les championnats d'Europe qui ont lieu fin mars, à Braga au Portugal.
La Calaisienne avait alors battu son record personnel au 60 m haies et descendait par la même occasion, une nouvelle fois, le record de France à 12"14 secondes. Lors de cette compétition, elle s'était jaugée également sur 60 m plat et sur le 800 m, épreuve qu'elle termine en 3'45 minutes ! Mais la récupération s'était avérée difficile.
Se lancer des défis
Elle est comme ça Eliane Piret : elle se lance des défis, le sourire aux lèvres. Un exemple pour les jeunes et les moins jeunes. Son moteur, c'est l'envie de progresser et se faire plaisir. Et pour elle, les deux sont liés.
Les contraintes sont pourtant là : temps d'entraînement au Stade Olympique de Calais, son club depuis 25 ans, régime alimentaire surveillé, épreuves de championnats, récupération. A côté de cela, elle est aussi présidente du club des aînés d'Audinghen, où, bien sûr elle a également des fans : "Elle est débordante de vitalité. On se demande où elle va chercher, où elle puise cette énergie", explique une amie venue la voir à l'entraînement à Calais peu avant les vacances de Noël.
C'est vrai qu'à la voir s'entraîner avec des personnes de niveau similaire qui ont 30 ans de moins qu'elle suscite l'étonnement et l'admiration. Mais revenons au pentathlon. Une discipline, cinq épreuves sur une journée. Dans cet ordre : 60 m haies, hauteur, poids, longueur et 800 m.
A ce petit jeu, Eliane Piret, spécialiste du 60 m haies, regarde donc les performances qu'elle peut obtenir sur les quatre autres épreuves. Compétitrice, elle n'annonce pas quelle hauteur elle franchit, à quelle distance tombe son poids de 3kg, mieux vaut laisser la surprise aux adversaires. Elle concède toutefois sauter en longueur 3,05 m, maximum 3,20 m avec une bonne planche. Là où les meilleures font 3,40 m.
Nantes, dernière répétition avant Braga
Qu'importe, Eliane Piret croit beaucoup en ses chances. Et si elle est mordue de compétition, à Nantes, aux championnats de France des Masters (plus de 35 ans), ce week-end, elle parle d'un esprit bon enfant où le millier d'athlètes présents sera "en famille" (son fils aîné de 40 ans participe également aux épreuves, NDLR). "Dans les épreuves combinées, il y a beaucoup d'amitié entre les athlètes", assure tranquillement la Nordiste.
En sera-t-il de même à Braga ? Là-bas, pour la première fois Eliane Piret disputera toutes les épreuves du pentathlon. Ses adversaires principales devraient être l'Angevine, Irène Daguené, vice-championne d'Europe 2019 à Venise d'heptathlon et la fameuse Suédoise qui lui a ravi la première place l'été dernier sur l'épreuve des haies.
Eliane Piret en quatre dates
- Naissance à Steenwerck (Nord) le 2 décembre 1950
- 1995, reprend l'athlétisme à 45 ans à Calais (Pas-de-Calais) après avoir arrêté à 17 ans pour le travail
- 12 septembre 2019, vice championne d'Europe du 80 m haies à Venise (catégorie 65-69 ans)
- Inscrite au 60 m haies puis au pentathlon des championnats d'Europe en salle des Masters (catégorie 65-69 ans) à Braga au Portugal qui auront lieu du 14 au 21 mars 2020