Dans les Haut-de-France, 60 charbonniers continuent d'exercer. C'est cinq fois moins qu'il y a 20 ans, alors que la région est historiquement liée à l'exploitation du charbon.
Aujourd'hui, la cour d'Alexandre Deroi est "presque vide". Il y a trente ans, ce professionnel de Vieille-Eglise (Pas-de-Calais) écoulait près de trente tonnes de charbon. Ces derniers temps, il peine à en vendre cinq fois moins. Son métier, charbonnier, devient marginal, y compris dans les Hauts-de-France, région pourtant historiquement liée à ce combustible.
Le secteur souffre de la concurrence des énergies renouvelables et de l'évolution législative. "Quand j'ai démarré, je me suis dit : "je n'irai peut-être pas jusqu'au bout parce que le charbon ce ne sera plus à la mode dans 30 ans", admet Alexandre Deroi. Mais aujourd'hui ce n'est même plus une histoire de mode, c'est une histoire de taxe carbone. A cause d'elle, nos ventes sont divisées par deux depuis quatre ans. On est inquiets pour l'avenir."
Une concurrence accrue
Une taxation qui pousse les prix à la hausse et fait fuir les clients. Dans le magasin d'Alexandre Deroi, ils se font plus rares. Ceux qui restent sont souvent des retraités ou des habitants de zones rurales. "On reste à la campagne donc on est pas alimentés par le gaz de ville", témoigne l'un d'eux. "Changer de moyen de chauffage, ce n'est pas possible, renchérit un autre. Ça nous coûterait trop cher."
Seuls 2% de la population des Hauts-de-France se chauffe encore au charbon. De nombreux consommateurs lui préfèrent à présent les poêles a granulés ou les cheminées électriques. Au grand malheur de la centaine de charbonniers français encore en activité.