Depuis la rentrée, les contaminations à la Covid-19 sont en hausse. Alors que la métropole lilloise vient de basculer en zone d’alerte maximale, le préfet du Pas-de-Calais constate une dégradation notable de la situation dans le département et en appelle à la responsabilité de chacun.
La situation s’est dégradée. Louis Le Franc, préfet du Pas-de-Calais, est inquiet. "La propagation de la pandémie s’étend dans le département" explique-t-il, se basant sur les derniers chiffres transmis par l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France. "Nous constatons une brutale accélération."
Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100 000 habitants, s’élève à 147 pour 100 000 habitants dans le Pas-de-Calais, soit une donnée située en-dessous de la moyenne nationale. Néanmoins, ce chiffre doit être croisé avec les hospitalisations, en hausse notable.
Dimanche 11 octobre, on dénombre 164 personnes hospitalisées en raison de la Covid-19 dans les hôpitaux du département. Elles étaient 125 une semaine auparavant, et 111 il y a 15 jours.#COVID19⚠️Depuis le début du mois de septembre, la situation sanitaire continue de se dégrader dans le #PasDeCalais, et plus particulièrement dans les territoires de @GrandArras et de la communauté d'agglomération d'#Hénin #Carvin.
— Préfet Pas-de-Calais (@Prefet62) October 10, 2020
Il s'agit là d'un signal d'alerte.
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11% des tests positifs dans le département
Autre critère révélateur de la circulation active du virus sur le territoire : la positivité des tests effectués. A titre d’exemple, 6% des 4851 tests effectués jeudi 17 septembre dans le Pas-de-Calais se sont révélés positifs d’après Santé Publique France. Trois semaines plus tard, plus de 11% des 3796 tests effectués se sont révélés positifs.Le préfet rappelle toutefois l’évolution inégale du virus dans le département comme partout en France. "Il y a un axe qui est en train de se dessiner entre Lens, Hénin Carvin et Arras" explique-t-il. Deux secteurs géographiques sont particulièrement concernés :- la communauté d’agglomération d’Arras "où il a été constaté un taux d’incidence de 163, soit au-dessus du seuil d’alerte renforcé fixé à 150."
- dans le bassin minier, le secteur d’Hénin-Carvin enregistre un taux d’incidence de 192 pour 100 000 habitants. "Non seulement on est en situation d’alerte renforcée mais on se rapproche du seuil d’alerte maximale" sur ce territoire déplore Louis Le Franc.
Son objectif : réussir à responsabiliser la population pour éviter la mise en place de nouvelles restrictions. "Économiquement, socialement, on sait que les conséquences du Covid sont lourdes à gérer, avance-t-il. Il faut qu’on soit citoyens, respectueux des gestes barrières et surtout qu’on évite l’engorgement hospitalier."Depuis le début de la crise sanitaire liée à la #COVID__19, @VilleArras, @GrandArras et @Prefet62 s’unissent, notamment en lien avec l’@ARS_HDF, pour limiter les impacts sur notre territoire.
— Frédéric Leturque ???? (@FLeturque) October 10, 2020
⚠️ Ne relâchons pas nos efforts et continuons à faire preuve de vigilance. https://t.co/bEAletxXuQ
"Ce que je veux éviter, c’est le confinement"
L'explosion des taux d'incidence inquiète, de par leur ampleur et de par leur accélération brutale.
Le préfet évoque plusieurs raisons : circulation active du virus chez les jeunes dans les bars et les universités, clusters lors de réunions privées ou encore flux quotidiens importants de population entre la métropole lilloise et les lieux d’habitation du département.
"J’en appelle à la vigilance de la population, des professionnels. Il a été constaté que dans les bars et les brasseries il y avait pas mal de relâchement. Je demandé aux forces de police de renforcer de façon très importante les contrôles."
Le préfet en appelle à la responsabilité et la vigilance de chacun pour éviter de prendre de nouvelles mesures restrictives, comme c’est notamment le cas dans la métropole lilloise depuis son classement en zone d’alerte maximale. "Ce que je veux éviter, c’est le confinement" affirme Louis Le Franc. Mais il prévient : "s’il n’y a pas d’inflexion des comportements individuels, (…) on ira tout droit vers la situation que connait la métropole de Lille."