Le conseil départemental dirigé par Jean-Claude Leroy (PS) se renouvelle les 20 et 27 juin prochains. L'occasion de faire un point sur les enjeux de ce scrutin dans le Pas-de-Calais, un territoire porté par ses nombreux sites touristiques, des ambitions sportives, mais fragilisé par sa précarité.
La gauche aura-t-elle toujours la main sur le Pas-de-Calais au soir du 27 juin ? Actuellement dirigé par le socialiste Jean-Claude Leroy, le conseil départemental se renouvelle les 20 et 27 prochains.
Ce scrutin soulève plusieurs enjeux dans le Pas-de-Calais, deuxième département le plus peuplé des Hauts-de-France, avec 1.466.743 habitants à ce jour.
Quelle stratégie touristique au-delà du littoral ? Quelle politique sociale dans un territoire où les bénéficiaires du RSA sont en hausse ? Comment profiter des Jeux olympiques pour développer le sport chez les jeunes ?
Autant de sujets de campagne dans un Département qui compte un budget annuel 2021 d'1,8 millard d'euros.
1- Une population vieillissante
Si la population du Pas-de-Calais a augmenté de 1 538 personnes, entre 2013 et 2018, selon l'Insee, l'accroissement démographique ralentit depuis plusieurs années.
Un des facteurs d'explication : les résidents délaissent certaines zones du département, comme la façade ouest, allant de Boulogne-sur-Mer à Dunkerque. Selon le dernier recensement de l'Insee, le boulonnais est particulièrement touché par cette tendance. Ce territoire, loin des locomotives économiques de la région, a perdu près de 4 000 habitants entre 2007 et 2018.
Faute d'emplois et de pôles universitaires suffisants, le Pas-de-Calais peine à retenir sa jeunesse. Le département accuse un déficit de population par rapport à la région parmi les 18-34 ans (20,3 % contre 21,6 % en Hauts-de-France).
Malgré un bon taux de natalité, la population du département est donc en train de vieillir. Selon l'Insee, en 2007, 19,4 % de la population du Pas-de-Calais était âgé de 15 à 29 ans. Aujourd'hui, cette catégorie représente 17,5%. Dans le même temps, les 75 ans et plus sont passés de 7,7 à 8,3%, ces dix dernières années.
Ce vieillissement représente donc un enjeu majeur pour les responsables politiques du Département, qui s'occupent du quotidien des personnes âgées (création et gestion de maisons de retraite, politique de maintien des personnes âgées à domicile (allocation personnalisée d’autonomie : APA) etc.)
Pour mieux saisir les différents enjeux de ces élections, vous pouvez voir ou revoir le débat sur les élections départementales 2021 dans le Pas-de-Calais.
2- Un chômage plus élevé que la moyenne régionale
En 2015, le taux de chômage dans le département était de 12,8%, soit 0,4 point de plus que dans la région (12,4 %). "La forte désindustrialisation qu’a connue le département ces trente dernières années continue de peser lourdement sur son destin économique", rappelle un rapport de l'Insee.
La pandémie de Covid-19 est venue aggraver la situation sociale et économique du Pas-de-Calais. Comme illustration de cette crise, en un an, le département compte 4 000 bénéficiaires du Revenu de solidarité active en plus. Pour faire face, les élus ont décidé d'augmenter les allocations individuelles de solidarités (AIS) de plus de 28 millions d’euros en 2021. Le RSA représente le plus gros montant : + 21,6 millions d'euros.
3- Le tourisme de mémoire a la cote
Le Pas-de-Calais peut se targuer d'avoir un littoral long de 140 kilomètres. De la baie d'Authie au cap Gris-Nez, en passant par la plage du Touquet, ce linéaire côtier est ponctué de merveilles.
Mais au-delà de l'attrait de la mer, le Département investit depuis plusieurs années dans le tourisme de mémoire. Car le Pas-de-Calais abrite de nombreux sites historiques de la Grande guerre, entre Arras et Lens, avec notamment le mémorial de Vimy. L'Office de tourisme a d'ailleurs une inferface dédiée pour présenter et réserver ses visites des sites historiques.
Forcément, avec la crise du Covid-19 et les confinements successifs, l'économie du tourisme a été en partie paralysée. Au-delà des locaux, le Pas-de-Calais a été privé de ses touristes étrangers : Belges, Anglais, Néerlandais.
Les Département aura donc un rôle à jouer dans la relance économique, pour séduire et convaincre les touristes de revenir visiter la région.
4- "Terre de jeux 2024" : le Pas-de-Calais, base de préparation pour les JO
Fin 2019, le Comité Olympique Paris 2024 a labellisé 15 communes du Pas-de-Calais "Terre de jeux 2024". Boulogne-sur-Mer, Arques ou encore Calais, accueilleront des sportifs de plusieurs disciplines olympiques lors des phases de préparation des Jeux olympiques.
Pour le Département, c'était l'occasion de promouvoir le sport dans les établissements qui accueilleront des sections sportives. Un système de parrainage avec les sportifs de l’Équipe Olympique et Paralympique du Pas-de-Calais a été mis en place. "Une opportunité pour les futurs champions de rencontrer des athlètes de renommée internationale qui pourront les accompagner dans leurs rêves de haut niveau et d’excellence", s'enthousiasme le Département.
5- Les forces en présence pour le scrutin des 20 et 27 juin 2021
Le Pas-de-Calais est une terre socialiste depuis plus d'un demi-siècle. Pourrait-t-elle changer de couleur politique à l'occasion de ce nouveau scrutin ?
Lors des dernières élections en 2015, la gauche avait obtenu de peu la majorité des 39 cantons, avec 40 conseillers sur 78. Pour rappel, un binôme est élu dans chaque canton.
L'opposition actuelle se compose d'élus de la droite avec 22 postes, du Rassemblement national avec 9 postes, du groupe En Marche avec 4 postes, et enfin de 3 conseillers non inscrits.
Le Président sortant du Conseil départemental est le socialiste Jean-Claude Leroy, élu le 13 novembre 2017, à la suite de la démission de Michel Dagbert, devenu sénateur.
Quelle nouvelle composition d'ici deux semaines ? Cela dépendra de la capacité de la gauche à s'entendre. Mais aussi de la force de la droite, qui à la tête de plusieurs secteurs comme Arras, Calais, Béthune et Saint-Omer. Le Rassemblement national, lui, espère bien faire encore mieux que ces six cantons gagnés en 2015. Le parti pourra compter sur sa présidente, Marine Le Pen, qui se présentera en personne sur la liste du canton d’Hénin-Beaumont 2, au côté du maire de la ville, Steeve Briois.
Un facteur reste inconnu et pourrait influencer le scrutin, c'est le niveau d'abstention. Lors des dernières élections, les 22 et 29 mars 2015, la participation avait été faible, avec un peu plus de 51 % dans le Pas-de-Calais.
Retrouvez ses candidats
Pour trouver les candidats de votre canton, rendez-vous ICI.