L'association musulmane chiite avait fait l'objet de perquisitions le 2 octobre dernier.
Le trésorier de l'association chiite Centre Zahra à Grande-Synthe, dont les locaux ont fait l'objet d'une vaste opération antiterroriste, a été condamné ce mercredi 24 octobre à 18 mois de prison dont six ferme par le tribunal correctionnel de Dunkerque pour détention illégale d'armes.
Il a également été condamné à 15 ans d'interdiction de détenir et de porter une arme. Le tribunal n'a pas prononcé de maintien en détention.
Le procureur avait requis 18 mois de prison dont un an ferme et le maintien en détention.
Le 2 octobre, les locaux du centre avaient fait l'objet d'une vaste opération antiterroriste, à l'issue de laquelle trois personnes avaient été placées en garde à vue. Les perquisitions administratives avaient débouché sur la découverte d'armes à feu détenues illégalement.
Le lendemain, le trésorier de l'association, gérant d'une boulangerie à Grande-Synthe, avait été placé en détention provisoire en attendant son procès pour détention illégale de deux fusils retrouvés dans un coffre et pour lesquels il n'avait pas d'autorisation.
L'opération avait été lancée à la suite du "soutien marqué" à "plusieurs organisations terroristes" (notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais) des dirigeants de l'association, dont les avoirs ont été gelés.
Lors de son jugement en comparution immédiate mercredi, l'homme de 47 ans au casier judiciaire vierge, a expliqué qu'il détenait ses armes car selon lui le centre et la communauté chiite étaient "menacés" notamment après "l'attentat du Bataclan".
"On est mal aimés, on a des ennemis, Al-Qaïda et l'État islamique, c'est pour cela que j'ai décidé de placer des armes dans le coffre au cas où quelqu'un voudrait nous faire du mal", a-t-il déclaré à la barre.
Dans un arrêté daté du 15 octobre, le préfet du Nord a ordonné la fermeture de ce lieu de culte chiite près de Dunkerque, l'accusant de contribuer à "la diffusion de l'islam radical chiite à l'échelle européenne".
Le préfet Michel Lalande avait considéré notamment que "le lieu de culte hébergé dans le centre Zahra" diffusait "des messages légitimant ouvertement le jihad armé" et qu'il se livrait "en permanence à une propagande" incitant "à la haine, à la discrimination et à la violence".