Deux migrants ont déposé une requête au tribunal administratif de Lille (un référé liberté contre le Préfet du Nord), enregistrée ce jeudi matin, pour violation de leurs droits fondamentaux, à Grande-Synthe.
Avec le soutien de l’Auberge des Migrants, la Cimade, DROP Solidarité, la Fondation Abbé Pierre, le GISTI, la Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, le Refugee Women’s Centre et Salam Nord/Pas-de-Calais, deux migrants (un Irakien et un Pakistanais) dénoncent leur conditions de vie, ainsi que celles d'une centaine de personnes vivant à Grande-Synthe. Elles demandent des mesures d'urgence.
D'après les associations concernées, quelques 600 migrants vivraient ainsi dans la commune. Elles ont mené une enquête, qui laissent apparaître que "plus de la moitié des personnes ne mangent pas à sa faim", "près de 60% n'ont pas un accès suffisant à l'eau potable"...D'après elles, le "sentiment d'insécurité " est renforcé par des opérations d'expulsion intensifiées et "souvent accompagnées de la destruction des effets personnels".
Ce type de procédure n'est pas nouveau. La ville Calais a, par exemple, déjà était contrainte, par le tribunal administratif de Lille d'ouvrir des points d'accès à l'eau...
A Grande-Synthe, le maire a déjà ouvert un gymnase aux populations migrantes (femmes et mineurs : 150 personnes environ*) et un acceuil pour les familles (50 à 70 personnes*), mais l'accueil est insuffisant face au nombre de migrants qui, du coup, campent autour (300 personnes*) et dans le bois de Puythouck (100 migrants*).
*chiffres fournis par la CIMADE.
"C'est la première fois que l'on fait cette procédure à Grande-Synthe", explique Camille Boittiaux de la CIMADE, qui espère que le tribunal tranchera rapidement en leur faveur. L'audience doit avoir lieu dans les 48 heures et la décision sera connue dans les deux semaines qui suivent.